Face aux conséquences économiques de l’épidémie du coronavirus, le Conseil d’affaires Tunisia-Africa Business Council (TABC) vient de présenter un nombre de propositions.
Le TABC a souligné qu’en cette période de psychose générale engendrée par la propagation rapide du coronavirus à travers le monde, nul besoin d’être rompu aux arcanes de la chose économique et financière pour appréhender l’ampleur des graves crises qui pourraient en découler.
Et d’ajouter que « derrière cette crise sanitaire, c’est la crise financière qui menace avec son lot de répercussions sur l’économie réelle – d’ores et déjà dramatiques en Occident – et auxquelles nous ne pourrons échapper à notre tour ».
Protéger les entreprises tunisiennes
Conscient de cette situation et soucieux de limiter ses répercussions néfastes sur les Petites et Moyennes Entreprises (PME) tunisiennes, le bureau exécutif du Conseil d’affaires Tunisia-Africa Business Council (TABC), propose aux autorités et aux banques une batterie de mesures visant à protéger les entreprises tunisiennes et à les sauver d’une débâcle sans précédent.
Si le chef du gouvernement, dans son adresse à la nation vendredi, a évoqué une série de mesures pour faire face à la pandémie et contrer son évolution, il n’en fut pas de même pour les mesures de suivi et d’accompagnement économique notamment pour les PME, les commerces et les artisans, qui seront directement affectés par cette crise sans précédent.
Car, force est de reconnaître que la plupart de ces mesures impliquent, par ricochet, une économie à l’arrêt. Des secteurs entiers se retrouveront en hibernation : tourisme, industrie, transport, santé, sport, secteur automobile et aéronautique, …
Pour une situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles
Le TABC propose :
- Un rééchelonnement de la dette et des échéances de remboursement des crédits avec deux à trois mois de non-application des intérêts;
- L’ouverture du robinet des crédits de gestion et crédits à CT pour soutenir les trésoreries des PME tunisiennes;
- La facilitation des crédits d’investissement et réduction des délais d’octroi;
- Diminuer le taux directeur de la Banque Centrale de 200 points de base minimum;
- Soutenir le DT pour rester à son niveau actuel face au $ et à l’euro;
- Mettre en paiement sans délai les créances en souffrance des entreprises auprès des administrations et entreprises publiques;
- Consentir un moratoire en faveur des petites et moyennes entreprises en matière de charges fiscales et sociales;
- L’allègement des charges fiscales et sociales des PME qui constituent 95% de notre tissu économique;
- Remettre en vigueur le dégrèvement fiscal pour l’investissement productif;
- Suspendre l’application de la TVA sur les ventes des promoteurs immobiliers;
- Mettre en place une ligne de crédit pour les entreprises en grande difficulté;
- L’Etat peut éventuellement songer à offrir des garanties aux banques pour qu’elles puissent travailler pour sauver et financer les PME;
- Prise en charge d une partie des salariés en chômage technique, pour préserver le maximum d’emplois;
- Création d’un fonds de secours des entreprises en cessation de paiement ou en grande difficulté;
- Faciliter les procédures et les délais d’export des produits tunisiens;
- Lancer un grand programme de digitalisation de l’administration et de l’éducation, ainsi que le travail à distance « Télétravail »;
- Mettre en place une TASK FORCE composée des meilleures compétences publiques et privées. Et ce pour sortir avec un programme de sauvetage et veiller à son application.
L’Etat a-t-il les moyens d’appliquer ces recommandations ?
Selon le conseil, la réponse à cette question dépendra évidemment de la manière dont ces solutions urgentes et réfléchies seront entreprises par nos gouvernants pour limiter les dégâts, tout en nous préservant d’une crise budgétaire.
Enfin, TABC lance un appel solennel à la solidarité nationale et internationale. Entre les individus de la même nation et entre les peuples de différentes nations.