Face à la pandémie COVID-19 et la panique qui a conduit à une ruée vers le gel hydro-alcoolique, la chambre syndicale des produits de parfumerie et de cosmétique attire l’attention de l’opinion publique et des responsables concernés. En affirmant que ses adhérents industriels disposent de la capacité de production nécessaire et suffisante pour la fabrication de ce produit préventif.
En prévention de COVID-19, Hatem Meziou, président de la chambre, a annoncé dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, que dans un souci de contribution à l’effort national, la chambre sollicite les pouvoirs publics. Et ce, pour faciliter l’approvisionnement de ses adhérents industriels en matières premières. Notamment l’alcool, en donnant des directives dans ce sens à la Régie des alcools.
Cette Régie qui a, selon ses propos, décidé depuis le 13 mars courant de fournir seulement l’industrie pharmaceutique. Au moment où ce secteur qui revendique le droit de production ne peut pas fournir seul le marché. Sachant que le pays a besoin d’environ cinq à six millions d’unités.
A cet égard, il a précisé qu’il faut que toute industrie susceptible de produire ce gel le fasse et très rapidement. « Je tiens à rappeler que le gel hydro-alcoolique est un produit d’hygiène. Mon entreprise, à titre d’exemple, a commencé sa production depuis 11 ans, lors de la crise de H1N1. Parce qu’à cette époque, le ministre de la Santé a appelé les représentants de la chambre à produire deux millions d’unités », a t-il déclaré.
L’industrie pharmaceutique seule ne peut en aucun cas fournir le marché
Et d’ajouter: « Actuellement, priver notre profession de ce droit-là est une grande injustice et c’est inapproprié. Ce n’est pas une décision sage parce que l’industrie pharmaceutique, à elle seule, ne peut en aucun cas fournir le marché tunisien. Il faut donc que tous les moyens soient mis ensemble pour la production en volume suffisant et à des prix raisonnables. »
Pour ce faire, le responsable a souligné: « Nos filières sont très capables de produire ce gel à des prix même inférieurs à ceux décidés par le ministère du Commerce. Il faut juste que la Régie des alcools fournisse les industriels. Et ces derniers peuvent s’engager, quant à eux, à utiliser l’alcool dans seulement la production de ce gel. On peut créer même, au niveau de la chambre, une cellule avec les autorités concernées pour le suivi régulier. »
Ainsi, Hatem Meziou a indiqué qu’autrement, on va s’attendre à une flambée des prix et une rupture. « Pour éviter cette rupture, notre industrie peut produire 100 mille unités par jour. Il faut urgemment que la Régie soit beaucoup plus prudente dans la distribution d’alcool et ne le fournisse qu’à ses vrais utilisateurs. Parce qu’il y a des rumeurs qui disent que l’alcool se vend aujourd’hui au marché noir ».
Il faut prendre les mesures nécessaires dans l’immédiat
A ce niveau, il a estimé que les ministères des Finances, de l’Industrie et de la Santé doivent se mettre autour d’une table ensemble. Et ce, pour prendre les mesures nécessaires dans l’immédiat. « Notre souci aujourd’hui est de fournir le produit en volume suffisant et à des prix abordables. Ce n’est pas à une industrie ou une autre d’accaparer la production. Il faut ravitailler le marché rapidement parce qu’en ce moment de la pandémie de COVID-19, ce n’est pas une question de gain; mais plutôt de santé publique ».
En conclusion, M. Meziou a indiqué: « Nous croyons à la conjugaison de nos efforts. Et notre contribution en sera plus efficace dans la prévention de COVID-19. La gravité de la situation actuelle nécessite une collaboration efficiente de tous et des actions rapides. »
Il est à noter que l’industrie des produits de parfumerie et de cosmétique emploie 20 000 personnes. Dont 10 000 postes d’emploi directs. Une quarantaine d’entreprises avec des tailles différentes opèrent dans ce secteur.