Cette pandémie est un véritable test de notre capacité à nous tous, citoyens, groupes, institutions, organisations et gouvernement, à agir pour la circonscrire, limiter sa progression et l’éradiquer.
En effet, sur le plan de la prise en charge sanitaire, des efforts colossaux sont en train de se faire. Il faut, ici, rendre un vibrant hommage aux professionnels de la santé. Et ce, pour leur engagement et leur abnégation.
De même qu’au Ministère de la Santé pour les efforts indéniables en matière de communication; mais aussi d’accès à l’information et de transparence. Egalement au Ministre des Finances d’avoir pris l’initiative de cet appel aux dons et autres contributions pour lever davantage de ressources au profit de la lutte sur le front sanitaire contre la pandémie.
L’on gagnerait, bien évidement, dans un souci de transparence d’en définir très vite le règlement, les modalités d’emploi et le reporting quotidien. C’est un gage de l’implication que nous espérons forte de nos concitoyens, particuliers et entreprises.
Confinement total
Nous bénéficions aujourd’hui de l’expérience des autres pays. Ils sont à des stades plus avancés de la pandémie. Il faut en anticiper l’évolution en prenant des mesures plus radicales.
En cette matière, comme dans bien d’autres, une demi-mesure est une contre mesure. On ne peut pas courir deux lièvres à la fois. L’unique objectif devrait être de sauver des vies humaines et de préserver la population. Compter sur le seul civisme de nos concitoyens pour endiguer la propagation relève d’un angélisme coupable. Il s’agit d’un problème de survie. Il ne faut pas laisser quelques décérébrés irresponsables, réfractaires aux consignes de sécurité, compromettre tous les efforts entrepris par les autres.
Création d’une cellule de crise interdépartementale
Ainsi de la création d’une cellule de crise interdépartementale à vocation économique et sociale présidée par le Chef de gouvernement, avec les partenaires sociaux UGTT et UTICA, … Pour évaluer l’ampleur du phénomène et son impact sur tous les secteurs, prioriser les interventions, proposer plans et mesures et en suivre l’exécution.
C’est à cette cellule, nourrie et alimentée également par des expertises externes, que reviendrait de proposer les mesures adéquates.
Toute une kyrielle de mesures ont été déjà prises par d’autres pays qui vont du report des paiements d’échéances fiscales et sociales, aux crédits bonifiés et/ou garantis par l’Etat, aux réductions d’impôts, aux prises en charges d’une partie de la rémunération des salariés en chômage technique, … Qui peuvent être une source d’inspiration en fonction de la spécificité de notre situation et nous pouvons en générer d’autres. Mais, dans tous les cas observés, le rôle de l’Etat est central et il devrait prendre l’initiative.
Création d’un fonds de secours pour les entreprises et les salariés
Il est clair aujourd’hui que cette pandémie aura des conséquences économiques et sociales plus importantes que celles sanitaires. Le choc direct et indirect subi par les entreprises et notamment celles petites et moyennes sera rude.
Bien que des secteurs soient plus exposés que d’autres, tout indique qu’aucun ne sera épargné. D’où l’urgence de la situation et la nécessité d’agir avec méthode, rigueur et détermination.
( Habib Karouali a été l’invité de l’Economiste Maghrébin lors d’un débat sur l’impact de la crise du Coronavirus sur l’économie tunisienne).