À l’instar de l’Italie,la Belgique, la France et l’Espagne ont déjà annoncé des mesures de confinement pour contrer la propagation croissante du coronavirus sur leurs territoires. Seul le Royaume-Uni fait exception et refuse toute fermeture préventive.
A l’inverse de la majorité des pays, le gouvernement britannique a décidé de ne pas instaurer de mesures drastiques de confinement. Pas de fermeture d’écoles ou d’universités, d’interdictions de rassemblements de masse (sauf en Ecosse).
Royaume-Uni: le pari de « Herd immunity » de Boris Johnson
Boris Johnson préfère jouer l’équilibriste avec le principe de « Herd immunity » ou d’immunité collective.
Le principe est, en apparence, simple. En étant vacciné ou en tombant malade, puis en guérissant les gens développent une immunité qui bloque la propagation du virus. Ceci protège les plus vulnérables et empêche une épidémie. Sauf que comme l’explique Patrick Vallance, conseiller scientifique pour l’Angleterre :il faudrait que 60 % de la population britannique soit atteinte par le Covid-19 pour développer une telle immunité. Les services du National Health Service (NHS) pourraient être débordés si tout le monde l’attrape en même temps. Rappelons que le taux de lits en soins intensifs en Grande- Bretagne par habitants est l’un des plus bas d’Europe.
Le gouvernement britannique justifie l’absence de mesures restrictives par le risque d’un éventuel rebond de la maladie. Ainsi que la conviction que des mesures draconiennes” ne feraient qu’une différence marginale.
“Beaucoup plus de familles vont perdre des êtres chers.” avait prévenu le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d’une conférence de presse à Londres le 12 mars. Le gouvernement estime aussi que le pic n’arrivera qu’en juin.
Cette approche est pourtant de plus en plus critiquée par les scientifiques. Aussi par les médecins ou encore l’ancien ministre de la Santé Jeremy Hunt. Notamment parce que ce virus est nouveau et que l’épidémie est déjà largement déclarée.
Enfin, dans le cas où « le pari de M. Johnson échoue et que l’approche adoptée par d’autres pays est perçue comme ayant sauvé plus de vies, il paiera un lourd prix politique”, avertit The Times.