Instaurer un couvre-feu, appeler au sens de la responsabilité et de la solidarité. C’est ce qui ressort en partie du discours du président de la République, Kaïs Saïed, dans la soirée du mardi 17 mars.
Ainsi, une bonne partie des Tunisiens est pour le couvre-feu. Pourtant reste à savoir si Kaïs Saïed a réussi son discours d’homme d’Etat ? Kerim Bouzouita, anthropologue, estime qu’un discours de crise majeure doit rassembler autour du commun, mais plus encore, il doit inspirer de la grandeur.
Tout d’abord, il déclare qu’il faudrait rassurer sur l’avenir, montrer de la détermination et concrétiser les mots par des actes forts.
Puis, il précise dans ce contexte: « Le Chef de l’Etat a, malgré tout, des pouvoirs non négligeables. Comme celui du rapatriement des citoyens tunisiens bloqués à l’étranger par avion militaire. »
Alors, Kerim Bouzouita met l’accent sur l’importance d’autres mesures que le Chef de l’Etat aurait dû proposer. Comme de prendre des mesures sérieuses en demandant la baisse du taux directeur de la Banque centrale de trois points. Et ce, au moins pour soulager les 80% des ménages tunisiens endettés.
Et d’ajouter qu’il aurait pu « demander de légiférer par une taxe sur les bénéfices bancaires. Car, les banques font des bénéfices records chaque année. Bien plus que la donation volontaire de la moitié des salaires. »
Enfin, décréter un couvre-feu ne serait pas une solution. Car il se demande depuis quand le corona ne se transmet qu’à partir de 18h…