Depuis le déclenchement de l’épidémie de Covid-19, il est de plus en plus fréquent de voir des personnes porter des masques. Et ce, en vue de se protéger contre le virus.
Vu les circonstances actuelles, il est légitime de chercher à se prémunir de la transmission, mais est-ce la meilleure méthode ? La Pharmacie Centrale de Tunisie peine à répondre à la demande de masques de protection. Ils sont devenus très sollicités par les citoyens.
Pourtant le port du masque notamment chirurgical n’est pas recommandé pour la population générale. Les explications du ministère de la santé français sont claires à ce sujet.
Leur rôle est, en effet, d’« éviter lors de l’expiration de celui qui le porte la projection de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive. Celles-ci pouvant contenir des agents infectieux transmissibles : par voie de gouttelettes (transmission par des gouttelettes de salive ou de sécrétions des voies aériennes supérieures), ou par voie aérienne (transmission aéroportée par de fines particules de moins de 5 microns) ».
Dr Pierre-Yves Donnio, responsable de l’unité d’hygiène hospitalière au CHU de Rennes précise qu’il sont dénommés « masques altruistes ». « Parce qu’ils permettent de protéger l’environnement et les personnes lorsqu’on est soi-même porteur ». Ainsi les masques sont réservés aux personnes qui toussent ou qui éternuent et donc aux personnes malades.
Pour les personnes présentant donc des signes tels qu’une toux ou qui éternuent, il doivent les porter de manière adéquate. La face colorée doit être dirigée vers l’extérieur. Il est important de bien serrer la barrette nasale pour optimiser la protection.
Agir avec mesure
Enfin, il est important de garder à l’esprit que la transmission du Covid-19 est limitée par le lavage fréquent des mains. Penser que le masque seul remplit cette fonction peut amener les individus à oublier de se laver les mains. Cela les expose au risque de contracter la maladie.
Les masques spéciaux de type FFP2 par contre permettent une protection contre le virus. Ils sont cependant réservés au personnel soignant au contact des personnes chez lesquelles l’infection par le Covid-19 est confirmée. Mais aussi quand ils sont au contact de l’entourage des patients.
Avec les soins qu’ils dispensent aux malades ( tel que l’intubation en cas de détresse respiratoire) la distance de sécurité n’est pas appliquée. Le risque de contamination est important.
Vu le rôle vital des professionnels de la santé dans la lutte efficace contre cette épidémie, les priver de ces protections, équivaut à les exposer au risque de contracter la maladie, et donc d’affaiblir cette ligne de front.
Toute épreuve doit être affrontée avec raison. Il est donc du devoir de chacun d’agir avec mesure. Le masque FFP2 n’est pas indispensable pour l’ensemble de la population. Mais l’est pour les professionnels de la santé en contact des patients, gardons les pour eux !