L’épidémie COVID-19 continue de se propager en Tunisie. Déjà 173 cas déclarés sur le territoire. Médecins du Monde et 14 autres organisations cosignataires rappellent la nécessité absolue de protéger les populations vulnérables.
En effet, la Tunisie est confrontée à une épidémie de Coronavirus menaçante. Les différentes autorités ont pris des mesures contraignantes. Toutefois, la prise en charge des populations vulnérables doit être un des enjeux majeurs de cette situation de crise.
Car, les personnes vivant dans la rue sont estimées au nombre de 300. Ces dernières n’ont pas la possibilité de se confiner. Et elles sont de plus confrontées à la raréfaction des services dont dépend leur survie. Ces personnes sont moins résistantes et souffrent souvent de maladies chroniques.
En plus, les centres d’hébergement sont saturés, les maraudes de nuit sont suspendues, les distributions de nourriture et les services de soins mobiles n’existent plus. De plus, les citoyens qui tendaient la main à ces personnes chaque jour, sont désormais confinées chez eux.
Ainsi, les conditions de vie de ces personnes les tiennent à l’écart des campagnes de prévention. Donc elles ne leur donnent pas les moyens de les respecter.
Par ailleurs, aujourd’hui 1300 personnes migrantes d’origine d’Afrique Subsaharienne n’ont pas la capacité de se confiner. Ces dernières vivent dans des habitations communautaires souvent insalubres. De plus, 30% d’entre elles sont atteintes de maladies chroniques les fragilisant. Les campagnes de prévention mises en place par le Ministère de la Santé et par Médecins du Monde au plus près des communautés ne seront pas ainsi efficaces. Et ce, si le confinement des personnes potentiellement infectées n’est pas possible.
Coronavirus: la société civile appelle à des mesures exceptionnelles pour les sans-abris
Dans ces circonstances, Médecins du Monde et ses cosignataires demandent à la prise en compte de mesures extraordinaires concernant les publics sans-abris. Et ce, indépendamment de leur statut et de leur situation administrative. Ainsi, ces mesures consistent dans l’augmentation des capacités d’hébergement.
De plus, ces organisations internationales demandent la mise en place de lieux de confinement et de soins adaptés et de qualité. De même, Médecins du Monde et ses cosignataires demandent la reprise des soins et d’orientation de jour mobiles. Comme par exemple la distribution d’aliments et de kits d’hygiène. Et ce, pour les personnes n’ayant plus accès à ces services essentiels.
La Société civile nationale et internationale se mobilise aux cotés des autorités locales afin de prendre des mesures à destination de ces populations et faire de la question de l’accès aux soins pour toutes et tous une priorité. Sans un appui supplémentaire, la situation sur le terrain risque de se détériorer très rapidement.
Les enjeux de santé publique sont trop importants, nous devons unir nos efforts dans ce sens.
Les organisations et associations signataires:
- Médecins du monde Belgique, mission de Tunisie;
- Union Générale Tunisienne du Travail;
- Association Tunisienne des Femmes Démocrates;
- Syndicat National des Journalistes Tunisiens SNJT;
- Association Tunisienne de Défense des Droits de l’Enfant;
- Union Nationale des femmes tunisiennes;
- Union des Diplômés Chômeurs;
- Association Tunisienne de Défense du Droit à la Santé;
- Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme;
- Tunisie Terre d’Asile;
- Samusocial International;
- Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux;
- ATL MST sida Tunis, ATL MST sida Tunis;
- ALDA;
- Initiative Mawjoudin pour l’égalité.