L’agriculture est essentielle dans notre pays. Elle constitue ainsi une composante majeure du tissu social. Or limiter l’ouverture des marchés de gros à 3 jour ou imposer une taxe obligatoire sur tous les produits agricoles, est-ce la bonne solution?
Leith Ben Becher, fondateur du Syndicat des agriculteurs (Synagri), revient sur ce texte qui n’est au mieux qu’une circulaire aux gouverneurs et aux maires. Il ordonne un prélèvement obligatoire sur tous les produits agricoles qui passent par les marchés de gros.
Il précise dans ce contexte: « C’est autant illégal que contre-productif. Car un prélèvement obligatoire ça s’appelle une taxe et celle-ci doit être prévue par une loi. Notamment celle des finances. Or il n’en est rien. Ensuite au lieu de prévoir des mesures d’encouragement et de soutien aux producteurs agricoles. Notamment aux maraîchers qui sont souvent de petits producteurs, on les taxe ».
Et d’ajouter: « Enfin comble d’amateurisme, les 4 ministres signataires qui ont au passage oublié le plus important, à savoir celui des finances, s’appuient sur un communiqué de l’Utap, qui n’est pas à ma connaissance une autorité publique. Depuis quand l’Etat a-t-il besoin d’un prétexte aussi fallacieux pour exercer ses prérogatives ? C’est par conséquent une mesure illégale et que le juge administratif ne manquera pas de sanctionner. »
Et de poursuivre: « En outre limiter l’ouverture des marchés de gros à 3 jours risque de perturber encore plus la chaîne d’approvisionnement. Mieux valait renforcer les mesures de prévention, éventuellement réduire la durée d’ouverture de ces marchés, mais pas diviser par 2 les jours de travail. »
Par ailleurs, sur un autre volet, l’état des lieux du paysage politique, il y a beaucoup à redire, a-t-il répondu.
Il conclut: « C’est toujours l’ego surdimensionné et mal canalisé. Le couvre-feu et le confinement décrétés par le Chef de l’Etat ne sont pas appliqués rigoureusement. Mais je trouve que c’est non seulement choquant mais aussi contre-productif. Quand on est juriste, garant de la Constitution, il y a ce qu’on appelle l’exemplarité, il faut donner l’exemple. Et ce qu’on a vu, c’est tout à fait le contraire. Enfin, le président de l’ARP n’est-il pas allé jusqu’à convoquer le ministre des Finances pour lui remettre un modique chèque au Fonds 1818, au lieu de se contenter d’un simple virement. N’est-ce pas choquant ? «