Le directeur des études auprès de l’UGTT, Karim Trabelsi, recommande une bonne gestion des ressources allouées à la crise engendrée par la propagation du Coronavirus (Covid-19) en Tunisie.
Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, l’intervenant affirme que comme les ressources actuelles sont rares, il serait pertinent de prioriser les catégories les plus vulnérables. « Si les banques vont déployer des moyens dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, les domaines les plus prioritaires sont les équipements de santé et les compensations en faveur des travailleurs du secteur privé qui ont perdu leur travail à cause de la crise ».
Dans le même contexte, M.Trabelsi affirme que la transparence et la bonne gouvernance incitent les grandes entreprises, les banques et les compagnies d’assurance à contribuer au financement du Fonds 1818. Et ce, pour endiguer la crise.
Par ailleurs, le directeur des études auprès de l’UGTT, Karim Trabelsi rappelle que la suspension des échéances des crédits bancaire était une demande de l’UGTT. Et ce, en sa qualité de l’organisation la plus représentative des travailleurs.
Pour lui, les travailleurs sont une catégorie vulnérable. Notamment en cas de cessation d’activité de plusieurs PME en Tunisie. Il juge la mesure positive. « D’ailleurs, l’UGTT a salué cette initiative », lance-t-il. Cependant, il a indiqué que ladite mesure nécessite plus de clarification. « Est-ce qu’il s’agit d’une suspension ou d’un rééchelonnement », s’interroge-t-il. Et de revendiquer la modification des tableaux d’amortissement pour tous les bénéficiaires de cette mesures. Et ce, afin d’ajouter les échéances suspendues ultérieurement, à la fin des crédits.
Revenant sur les mesures prises en faveur des entreprises, il estime qu’elles sont globalement positives. Mais certaines d’elles dépassent le cadre de la gestion de crise, lance-t-il. Notamment le rééchelonnement des dettes fiscales et douanières sur sept ans. Surtout que ce privilège est attribuée à toutes les entreprises, non uniquement sinistrées. Ce qui leur permettrait d’augmenter les charges d’amortissement et donc de payer moins d’impôts pour les années à venir.
Fragilité de l’économie tunisienne
Il considère également qu’il y a des leçons à tirer de la crise engendrée par le Covid-19. En premier lieu, la fragilité du tissu économique tunisien basé sur les PME dont l’activité n’est pas à forte valeur ajoutée. Ainsi, il affirme que la crise a dévoilé la fragilité de l’économie tunisienne.
Dans le même sillage, il indique que la crise a montré la lourdeur des démarches administratives et la pression fiscale qui alourdit un peu la marge de manœuvre des entreprises et la situation très précaire des travailleurs dans le secteur privé.