L’épidémie de Covid-19 est responsable du confinement de près de la moitié de la population mondiale. Elle a fait jusqu’à présent plus de 30.000 morts. Elle a généré près d’un million de cas confirmés. Cette épidémie est parmi les plus graves crises sanitaires dans l’histoire de l’humanité.
L’épidémie du Covid-19 est caractérisée par sa rapide propagation dans l’ensemble de la planète. Elle est ainsi symptomatique des effets de la mondialisation et de la croissance des échanges mondiaux.
Un impact mondial sur l’environnement
L’un des effets directs du Covid-19 est son impact sur l’environnement dans la plupart des régions industrialisées.
C’est ainsi que, selon des images satellites de la NASA prises en début d’année, la pollution de l’air a significativement baissé sur 2 mois à Wuhan en Chine, épicentre de l’épidémie. Les résultats préliminaires d’un chercheur de l’université de Stanford, montrent que cette baisse sauvera à terme 20 fois plus de vies que celles qui seront perdues en raison du virus.
Pour ce qui est du Nord de l’Italie, les concentrations de dioxyde d’azote ont rapidement reculé. Et ce, suite aux effets du confinement mis en place dès début mars 2020. C’est ainsi qu’à Milan, les concentrations moyennes ont chuté de plus de 50% au cours de la première quinzaine de mars.
Pour ce qui est de la France, à présent et lors des premiers jours de confinement. L’organisme Airparif chargé de la surveillance de la qualité de l’air en île de France, a relevé une baisse des émissions de plus de 60 % pour les oxydes d’azote. Une baisse elle aussi en grande partie liée à la forte diminution du trafic routier et aérien.
Un virus d’une centaine de nanomètres de Diamètre aura réussi là où des décennies de conférences internationales sur l’environnement ont échoué…
Certainement que la pandémie va avoir des effets non seulement à court terme, mais plus structurellement dans notre manière de concevoir le développement.
Vers une relocalisation des chaînes d’approvisionnement ?
L’impact économique de la pandémie devrait être lui aussi inédit. Car la principale caractéristique de l’épidémie est qu’elle a touché en premier l’économie réelle et les échanges mondiaux. Une récente étude de la Banque Morgan Stanley montre que la crise sanitaire devrait coûter plus de 2% du PIB mondial.
Le Covid-19 a mis en lumière la forte dépendance de la production mondiale envers les circuits d’approvisionnement chinois. Le virus a fortement impacté la supply-chain et la logistique mondiales. Et ce, dès le début de la propagation de l’épidémie dans l’atelier du monde. L’un des effets de l’épidémie s’est ainsi très vite fait ressentir à 10.000 km des côtes chinoises, en Californie où le port de Los Angeles a connu une baisse nette de son activité dès janvier 2020.
Cette tendance lourde va nécessairement amener les industriels, notamment européens, à remodeler leurs chaînes d’approvisionnement. Et ce, en les relocalisant et/ou en privilégiant des circuits courts d’approvisionnement.
Autant d’opportunités à saisir par la Tunisie dans des secteurs où elle a clairement montré des avantages compétitifs. Pour des groupes européens opérant dans la filière des composants automobiles et aéronautiques ou encore dans les industries de santé. Ils auraient davantage tendance à shortlister la région MENA et la Tunisie, dans leurs stratégies de compression des coûts. Cependant, la crise risque d’impacter fortement les industriels de l’automobile et de l’aéronautique. Leurs Business Model est remis en cause.
Confirmation et émergence de nouvelles tendances sectorielles
La relocalisation et la mise en place de chaînes d’approvisionnement plus courtes seront d’autant plus considérées dans des secteurs à tendance de plus en plus stratégique. Comme ceux liés à la sécurité alimentaire ou à la santé.
Les industries de l’agroalimentaire et du médicament vont certainement, à plus ou moins brève échéance, être recentrées sur leurs marchés. Cette tendance confirmera que les industriels vont très vite privilégier l’exploitation de circuits courts d’approvisionnement.
Outre l’accélération du développement de l’économie verte et des énergies alternatives; le Covid-19 va certainement changer notre façon de concevoir l’éducation et les services virtuels. Il est déjà évident que les secteurs liés aux services informatiques souffrent le moins de cette crise planétaire. Les activités du divertissement (gaming, streaming…) et de l’e-commerce semblent être les grands gagnants de cette crise. Ces secteurs, ainsi que ceux de l’intelligence artificielle et de la biotech, sauront davantage capables de réaliser des croissances significatives de leurs activités au cours des prochaines années.
L’importance donnée au télétravail en cette période de confinement, modifiera durablement notre manière de concevoir les activités de services, surtout celle liées au conseil et aux services financiers. Dans le même cadre, notre mode de vie actuel aura permis de mettre en avant un système d’éducation alternatif porté par le virtuel et le travail en ligne.
Autant de tendances qui vont modeler de nouveaux paradigmes économiques et sociaux. Ils mettront à terme l’humain et la protection de l’environnement au centre de nos préoccupations.
La pandémie est ainsi- déjà- un mal pour un bien…