La peste et le changement climatique sont, entre autres, les causes de la chute de l’Empire romain. C’est ce que soutient l’historien américain Kyle Harper dans son livre « Comment l’Empire romain s’est effondré ».
En effet, une pandémie rappelle bien d’autres. Ce qui se passe actuellement dans le monde rappelle que l’humanité est fragile devant les fléaux. Dans ce livre, publié en janvier 2019, l’historien américain reconnait les autres causes principales du déclin de l’Empire romain. Cependant, il explore deux autres pistes, à savoir le changement climatique et la propagation de la peste.
D’ailleurs, les autres facteurs portent sur l’invasion des Barbares et la crise économique. Dans une vidéo réalisée par les soins de France Culture (cf. la fin de l’article), l’historien affirme que les civilisations sont très sensibles aux pandémies. La pérennité d’un empire et d’une civilisation est intimement liée à la situation environnementale. Elle est également intimement liées à la situation environnementale.
Pour lui, la décadence de l’Empire romain est le résultat d’un long processus. Et ce, entre le IIème et le VIIème siècle. Car plusieurs épidémies ont fragilisé et déstabilisé l’empire. Ces épidémies ont frappé durement tant le développement démographique de l’empire que son économie. En 541, la première pandémie de l’histoire, à savoir la peste de Justinien, commença ses ravages dans l’empire. Ce n’était que le début d’un long calvaire qui dura pendant deux siècles.
Le bilan fut catastrophique digne d’une tragédie racinienne. Et ce, car la peste tua des dizaines de millions de personnes. D’ailleurs, l’historien américain relate que l’empereur romain Justinien I en tomba malade, avant de guérir miraculeusement. A Constantinople, la peste emporta plus de 16.000 habitants. Et ce, rien qu’en une seule journée. A Rome, la population passa de 700000 habitants à 20.000 après l’épidémie. Le responsable de cette pandémie est Yersinia Pestis. Il s’agit de l’agent pathogène le plus mortel de l’humanité. Ayant pour origine l’Asie centrale, la peste se propagea à travers les voie commerciales maritimes.
Outre la peste, l’Empire romain subit de plein fouet les répercussions d’un changement climatique brutal. Dans ce sens, l’historien parle d’âge glacial qui dura de 450 à 700. Il engendra une baisse drastique des récoltes et la diffusion de maladies. Le VIème siècle apporta aussi son lot de catastrophes. Et ce, avec des éruptions volcaniques qui cachèrent le soleil. 536 fut l’année la plus froide de toute l’histoire. Ce fut une année sans été.
Cela engendra des changements sur la santé des habitants. La taille moyenne passa à 1,65 mètre et l’espérance de vie ne dépassa plus 25 ans. De même, la lèpre et le paludisme gagnèrent encore du terrain. Cette situation ouvrit la porte grande ouverte aux interprétations religieuses. Les habitants de l’empire voyaient en cela l’expression d’une colère divine. Cette situation favorisa la diffusion du christianisme. « Le christianisme se développa plus vite avec cette crise ». C’est ce qu’affirme l’historien dans la même vidéo.