Le ministère du Commerce décidait hier lundi la réouverture des marchés de gros. Et ce, durant tous les jours de la semaine. Après avoir limité l’ouverture de ces marchés à trois jours par semaine. Une décision tardive qui a mis en péril la vie des citoyens. En installant une pénurie artificielle qui a contribué à la hausse des prix.
Rectification de tir ou volte-face? Jugez-en par vous même. Dans un communiqué commun, publié mercredi 25 mars, quatre ministères, en l’occurrence ceux de l’Intérieur, du Commerce, des Affaires locales et de l’Agriculture décrétaient, d’un commun accord, la limitation de l’ouverture des marchés de gros à trois jours par semaine. Et ce, « pour réduire le risque de contaminations par le coronavirus dans ces espaces. Cette mesure s’étalera sur toute la période du confinement général ». Décision louable et logique, mais en apparence!
Volte-face
Or, quelques jours plus tard, et précisément lundi 30 mars, le ministère du Commerce prend un virage à 360 degrés. Le ministère a annoncé, sans explication aucune, que « les marchés de gros, y compris les marchés aux poissons, seront rouverts tous les jours de la semaine sur l’ensemble du territoire de la République, à l’exception des jours habituels de repos. Et ce, à compter du mardi 31 mars 2020 ».
Une décision contreproductive
Supposons que le ministre du Commerce soit de bonne foi quand il avait signé cet arrêté avec trois de ses collègues; sous prétexte de vouloir réduire le nombre d’intervenants, producteurs, intermédiaires (habbata) et commerçants au détail au sein des marchés de gros. Mais a-t-il mesuré les conséquences dramatique de cette décision?
Non, puisque croyant bien faire en réduisant le nombre de jours d’ouverture, il a doublé le risque de contamination. En effet, les citoyens qui avaient le choix de se rendre aux marchés tous les jours de la semaine ne peuvent plus y aller que trois jours par semaine. Conséquence? Ils sont deux fois plus nombreux à s’entasser devant les étals du marché au détail dans des espaces pas toujours ouverts dans l’espoir de trouver des produits frais.
En effet, cela a incité un bon nombre de personnes à se rabattre sur les marchés hebdomadaires, un vrai foyer de contamination. Et ce, à cause de la promiscuité et du non respect de la distance de sécurité. Exactement ce que les autorités sanitaires craignent le plus en ces temps de la propagation rapide du Covidus-19. Le comble!
Pénurie et hausse des prix
De plus, cette décision irréfléchie a crée une véritable pénurie au niveau du marché au détail dans la majorité des denrées alimentaires à l’instar des viandes, poissons, fruits et légumes. Conséquence: les prix sont partis à la hausse dans une spirale incontrôlable voulue par l’incompétence et l’amateurisme de nos dirigeants.
Ils ont fini par rectifier le tir mais à quel prix!