En ce temps de crise de sanitaire, on évoque les problèmes financiers. Mais la question qui se pose c’est quelles sont les solutions ? Car il est évident qu’au jour d’aujourd’hui, tout le monde définit le problème sans pour autant le résoudre. Faouzi Ben Abderrahman, un ancien commis d’Etat et ancien ministre de la Formation Professionnelle et de l’Emploi livre son analyse.
Faouzi Ben Abderrahman intervient dans la polémique autour de la contribution « dite volontaire » des milieux d’affaires à l’effort national dans la crise de l’épidémie Covid-19.
Il estime que le problème n’est pas lié à un problème de moyens financiers en dinars. Il précise dans ce contexte, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com : « On n’a pas de problème d’argent.. On a besoin de combien ? 2, 5 milliards de DT ? Le gouvernement les a.. Et il peut mobiliser beaucoup plus avec ses propres moyens ». Les réserves en devises disponibles peuvent faire l’affaire en ce moment. Le problème au niveau international étant un problème de « supply » plus qu’un problème d’argent. Diaboliser la communauté d’affaires de l’économie formelle de la sorte est un signe d’analphabétisme économique et d’une inculture économique, qui ne peut être tolérée quand c’est au niveau du sommet de l’Etat ».
Selon lui, le problème est ailleurs. Il ajoute : « Notre problème est le « management » de la crise avec ses aspects : santé, finances, social, organisation, logistique etc. L’Etat a perdu ses compétences managériales. Et du coup, l’Etat ne veut pas se faire aider ».
Il y a des points positifs dans cette gestion surtout au niveau des élites de la santé et leur volontariat et compétence sur le terrain. Mais la gestion de cette crise, la gestion de l’esprit d’urgence, la gestion du social et de son urgence et du commerce et de son adéquation sont défaillants.
En outre, Faouzi Ben Abderrahman précise à ce niveau : « L’Etat est autiste, et ne comprend pas ce qui se passe sur le terrain et manque d’imagination pour penser une stratégie propre à nous qui tienne compte de nos impératifs et surtout de bien l’exécuter… » Et de poursuivre : « Cet autisme est profond et date depuis longtemps… La crise Corona l’a mis en évidence.. C’est tout ».
Selon lui, la solution est claire : il faudra aller sur le terrain pour voir ce qui se passe au niveau des unités de soins.. Les décisions sont prises et elles sont bonnes.. Elles ne s’exécutent pas, hélas, comme il se doit. Le 1818 a 20 millions de DT.. Mais à l’heure actuelle, il n’y a eu aucun impact sur les unités de soin encore…
Et de conclure : « Notre structure sociale ne peut pas supporter ce confinement total et de cette manière.. malgré un peuple dans sa majorité relative qui s’est discipliné. Mais les décisions prises n’arrivent pas à être appliquées sur le terrain.. En résumé, si on n’arrive pas à corriger le tir et très rapidement, on a vraiment peur de constater que l’incompétence risque de tuer plus que le virus du Corona dans ce pays ».