L’analyste politique Bassel Torjeman évoque, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, l’interview de Elyes Fakhfakh, l’activation de l’article 70 de la Constitution et le discours de Kaïs Saïed. Il dresse un état des lieux du paysage politique.
Bassel Torjeman estime que « le chef du gouvernement a donné une bonne impression. Il a assumé pleinement son rôle de Chef du gouvernement ».
En outre, il ajoute: « les Tunisiens ne veulent plus entendre des discours. Ils veulent des actions concrètes. C’est à dire qu’il faut mettre en place les mesures et décisions prises ».
Quant à la question du vote à distance au Parlement, Bassel Torjeman a souligné que « l’ARP a prouvé son inefficacité dans cette conjoncture exceptionnelle et inédite ». « D’ailleurs, si le projet de loi relatif à l’activation de l’article 70 de la Constitution ne sera pas adopté, les conséquences seront lourdes. En clair, ce projet de loi doit être voté dans sa version initiale ».
Une nouvelle crise politique ?
Et de poursuivre: « mais le plus surprenant est que ceux qui ont apporté des amendements à ce projet de loi font partie du pouvoir. Ils freinent le travail de toute l’équipe gouvernementale. Dans le cas où le projet n’est pas voté, il y aura une nouvelle crise politique ».
S’agissant du discours de Kaïs Saïed, Bassel Torjeman commente » le chef de l’Etat est resté égal à lui-même. Il n’a pas changé d’attitude depuis 2012. Il a toujours gardé la même position à l’égard de plusieurs sujets d’intérêt national ».
Et de conclure: « Le président de la République a évoqué, dans son discours, la fameuse liste des hommes d’affaires soupçonnés d’être impliqués dans des affaires de corruption sous l’ancien régime. Et voilà que dix ans après la révolution, rien n’a été concrétisé dans cette affaire. L’Etat n’a pas pu finir avec ce dossier ni n’a pu réaliser une réconciliation équitable. On a clôturé certains dossiers sans pour autant qu’il y ait un jugement. Cela prouve qu’il y a certaines personnes qui ont profité de cette situation« .