Après l’interview d’Elyes Fakhfakh, le chef du gouvernement, la toile a réagi. D’ailleurs, les avis divergent. Entre ceux qui voient un discours serein et rassurant et ceux qui restent vigilants.
Le directeur de Sigma Conseil, Hassen Zargouni estime qu’Elyes Fakhfakh était bon, via son post. Selon lui, au niveau de la forme, il avait plus d’aisance, plus d’humilité et plus de pédagogie.
Sur la question du fond, il estime que c’est compliqué car la crise est inédite. Il précise dans ce contexte:
« Sur le volet santé, ce n’est pas clair, sur le volet socio-économique en dessous des attentes. Par contre, le volet institutionnel est bien maîtrisé, quant à celui sécuritaire, le passage est trop rapide. Le volet politique donne de l’espoir. En clair, pour une période difficile, l’exercice est difficile.On souhaite le succès au gouvernement dans la gestion de la crise générée par le coronavirus. Le confinement est révélateur des inégalités sociales et de la fragilité de notre tissu entrepreneurial. Sans compter la précarité de nos moyens matériels en matière de santé publique. »
Pour sa part, Moez Attia, universitaire, a souligné via un post « Un Elyes Fakhfakh pragmatique serein et jusqu’à présent une bonne gestion de la crise de la part du gouvernement. «
« La maîtrise des dossiers »
Moez Ben Dhia, membre du bureau politique d’Ettakatol en charge des relations internationales souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com : « L’intervention était rassurante et c’est le plus important. Un chef de gouvernement qui exprime clairement sa vision, qui maîtrise ses dossiers. Il parle de manière simple et accessible et démontre qu’il pense à tous les Tunisiens. Il montre qu’il est engagé pour les protéger tous, toutes catégories sociales confondues. »
« Recourir à des impôts exceptionnels »
Il ajoute: « Il montre qu’il est conscient des enjeux, de l’angle du citoyen, comme de l’angle du tissu économique et de l’avenir de la Tunisie. Je pense que ce qu’il a exprimé de plus important c’est : « – nous sommes sur la bonne voie mais si nous n’appliquons pas le confinement convenablement la situation peut changer. Aucune intention de s’attaquer aux personnes fortunées et nous demandons qu’ils prennent conscience que l’enjeu est majeur et que nous sommes tous dans la même barque et si les dons bénévoles ne seront pas suffisants nous n’aurons pas d’autres choix que de recourir à des impôts exceptionnels.
Enfin, il conclut: » Cette période est dure et nous essayons de la dépasser avec le moins de dégâts possibles, mais les vrais challenges c’est l’après Corona. Ce sera une période encore plus difficile et c’est pour ça qu’il faut qu’on s’engage tous, chacun à son niveau. La constitution, l’Etat, les institutions, la loi, c’est ce qu’il faut maintenir et respecter dans cette phase difficile. Nous devons nous engager pleinement pour dépasser la crise en respectant les institutions et en y puisant notre force, avec un souci d’égalité entre les citoyens devant la loi. Nul n’échappera à l’application de la loi en cette phase, nous appliquerons la loi sur toute personne qui ne la respecte pas de la même façon. »