« Il me semble que la voix de la nature, ayant ordonné au monde de s’abaisser, de s’humilier, le monde s’est empressé d’obéir » (Ibn Khaldoun, Tunis, 1332- Le Caire 1406, description de l’épidémie de 1348).
La pandémie, le Covid-19, montre, s’il est encore besoin, que la vie est, bel et bien, une traversée de catastrophes et de moments de bonheur. La condition humaine est ainsi si fragile.
L’épidémie de Coronavirus et l’état d’urgence sanitaire qu’elle institue, nous commandent la réclusion et la claustration. « Si c’était l’exil; dans la majorité des cas, c’est l’exil chez soi » (Albert Camus, la peste, oeuvre de fiction, 1947, p. 72).
Il s’agit d’éviter un scénario de catastrophes. « L’Etat de guerre », contre un ennemi occulte, a imposé l’adoption de mesures de confinement, de distanciation sociale.
Les risques de contamination sont évidents. Le danger est bien réel, partout dans le monde. Les bulletins de presse attestent le nombre élevé des contaminés et des morts, en Chine, en Espagne, en Italie, en Iran, aux USA et partout ailleurs.
La presse entendait participer à l’effort de mobilisation. Mais le risque de démoraliser la population est évident. Nous devons gagner la guerre ensemble.
« Lire un livre, aide à s’en sortir »
Qu’on se rappelle cette annonce pertinente du poète et prédicateur anglais, John Donne: « Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi. Tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble. Si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien. La mort de tout homme me diminue parce que j’appartiens au genre humain. Aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas: c’est pour toi qu’il sonne » (John Donne, Londres 1572- Londres 1631).
Etre infecté, cela ne veut pas dire une issue fatale. Mais le nombre élevé des morts atteste l’ampleur du danger, la gravité des risques.
Autre éventualité évidente: le renouvellement de la période de confinement. Lors des pics de la pandémie, les Etats seraient-ils en mesure d’assurer leurs hospitalisations? Devrait-il plutôt accorder des priorités d’hospitalisation, qui s’appuierait sur un “score de fragilité ”, qui classerait les patients selon leur état de santé préalable, sinon leurs âges.
Alors que nous vivons les étapes de l’alerte, faute d’autres choses, écoutons ce conseil d’un ami: « Lire un livre, aide à s’en sortir ». Les livres, sont, dans cette conjoncture tragique, des manuels de survie.