A l’occasion de la commémoration du 20ème anniversaire de la disparition du leader Habib Bourguiba, le président de la République, Kaïs Saied, a salué en son illustre prédécesseur « le meneur d’une révolution sociétale« .
En se recueillant sur la tombe du Combattant suprême, les fans les plus fervents du président Kaïs Saied aussi bien que ses détracteurs les plus irréductibles ont été unanimes à saluer son premier geste d’homme d’Etat, garant de l’unité nationale.
En effet, le chef de l’Etat s’est rendu, hier soir, au mausolée de Bourguiba à Monastir, ville natale de son illustre prédécesseur. Et ce, pour commémorer le 20ème anniversaire de son décès.
Funérailles confisquées
Pour rappel, Habib Bourguiba, premier président de la République tunisienne, est décédé le 6 avril 2000 à l’âge de 97 ans. Ses funérailles furent confisquées par l’ancien régime. Une profonde blessure gravée dans la mémoire des Tunisiens.
Par ailleurs, 13 ans avant son décès, il avait été brutalement écarté du pouvoir le 7 novembre 1987. Et ce, par un « coup d’Etat médical » mené par son Premier ministre de l’époque, Zine el Abidine Ben Ali. Ensuite, il fut confiné dans « sa dernière prison », en l’occurrence le domicile du gouverneur de Monastir. Il ne recevait ses visiteurs et ses proches qu’au compte-gouttes.
Et ce n’est qu’après la Révolution de 2011 que de nombreuses personnalités tunisiennes et étrangères furent autorisées à se recueillir sur sa tombe chaque 6 avril, date de sa disparition.
Notons qu’à cause de la situation sanitaire exceptionnelle, nouveau coronavirus (Covid-19) oblige, le 20ème anniversaire du décès du Leader n’a pas été commémoré cette année avec le faste habituel. Mais, il s’est déroulé en présence de quelques responsables régionaux et députés de l’ARP.
Une révolution sociétale
Dans une brève déclaration aux médias, le président de la République a précisé qu’il a tenu à se rendre à Monastir pour réciter la Fatiha à la mémoire du grand homme. Et rendre hommage à l’homme qui incarne « une partie de l’histoire de Tunisie. Souvenez-vous qu’on avait fait un black-out sur ses funérailles. Mais l’Histoire ne pardonne pas et fera le tri », a-t-il souligné.
Et de poursuivre: « Les historiens feront une lecture critique d’une période déterminée de l’histoire de la Tunisie. Mais l’Histoire retiendra que Bourguiba mena une révolution au sein de la société tunisienne. Il fit de son mieux pour mener des améliorations notables dans bien des domaines. Particulièrement ceux de l’enseignement, de la santé que dans la promulgation du code du statut personnel ».
« Bourguiba a, peut être, commis des erreurs dans l’exercice du pouvoir. Mais l’Histoire évoquera également l’éminent rôle qu’il joua avant et après l’indépendance de la Tunisie », conclut le chef de l’Etat.