M. Hakim Ben Hammouda, ancien ministre des Finances et expert en économie était hier l’invité de l’émission »dans le vif du Sujet » Anis Morai sur RTCI.
Tout d’abord, Ben Hammouda a été questionné sur son avis concernant l’ajustement automatique du prix des hydrocarbures. D’après lui, c’était important de le mettre en place pour rétablir la crédibilité de l’Etat concernant ce mécanisme automatique des prix.
« Après la mise en place du système d’ajustement automatique des prix, malheureusement, les prix ne se sont ajustés qu’à la hausse. La baisse des coûts du pétrole à l’international ne sont pas traduits par une baisse des prix à la pompe chez nous. Ce mécanisme avait pour but d’établir la vérité des prix. Et de limiter la compensation des produits pétroliers. Ce mécanisme avait alors perdu toute sa crédibilité. ». Avait-il déclaré.
Covid-19 : La crise sera longue et difficile !
Concernant l’envolée à la hausse de l’inflation en Tunisie. A savoir qu’au mois de février le taux d’inflation était de 5,8%, Ben Hammouda pense que le taux de 6,2 % au mois de mars était prévisible.
En effet, cette hausse est liée au fonctionnement des secteurs d’approvisionnement. D’après lui, les incertitudes et hésitations des premiers jours du confinement au mois de mars auraient pu affecter largement les prix. Mais le gouvernement a bien communiqué sur l’importance de cette crise.
« Heureusement, les marchés restent bien approvisionnés. L’ensemble du mécanisme de distribution a bien joué son rôle. C’est la deuxième grande crise que le pays vit. A mon avis, la crise sera longue, difficile et complexe. Nous espérons que ces réseaux assureront à long terme les produits de première nécessité pour tous les citoyens tunisiens.
Enfin, concernant son article intitulé : « Covid-19 et la fin de la globalisation heureuse ».
D’après lui, cette globalisation a déjà commencé à donner des signes d’essoufflement tout d’abord avec la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. Mais aujourd’hui avec le confinement des Etats. Des paradigmes entiers comme la globalisation vont devoir disparaître. D’autres prendront le relais comme la souveraineté nationale et le multilatéralisme.
« Aujourd’hui la priorité de tous les gouvernements du monde est l’élimination du coronavirus. Mais cette pandémie a été l’occasion de réfléchir sur ce que nous avions raté. C’est quand même incroyable que des pays développés comme la France, l’Italie, l’Espagne, les Etats-unis puissent enregistrer des moyennes de décès de 700 à 1000 personnes par jour. Depuis la seconde guerre mondiale nous n’avions jamais enregistré en temps de paix un nombre aussi important de décès », avait-il ajouté.