Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a tenu une réunion extraordinaire à distance le vendredi 10 avril 2020.
Le CA de la BCT a pris connaissance au début de ses travaux des développements récents sur les plans économique, monétaire et financier. Et ceci, au regard de la situation actuelle que connaît la Tunisie. Ainsi que la plupart des pays du monde suite à la propagation de la pandémie Covid-19 et ses éventuelles répercussions aux niveaux économique et social.
A l’issue de ses travaux, le Conseil a affirmé que la BCT continuera de suivre de près, et en temps réel, tous les développements. Et ce, en concertation avec toutes les parties concernées. Le Conseil a réitéré sa détermination à prendre les mesures nécessaires à la lumière de l’évolution de la situation économique et financière au cours de la période à venir. L’objectif étant de limiter l’impact de cette crise sur l’économie nationale. Aussi, le Conseil a-t-il décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la BCT.
La croissance du PIB devrait accuser une régression
Dans ce contexte, le Conseil a souligné que la croissance de l’économie nationale devrait accuser une régression durant l’année en cours. Et ce, en raison de l’impact prononcé de la propagation de la pandémie sur le secteur touristique et les activités connexes. Notamment le secteur du transport, ainsi que sur le secteur industriel affecté par le recul de la demande étrangère et les perturbations des chaines d’approvisionnement extérieur.
Cette baisse concernera également les secteurs orientés vers la demande intérieure, en relation avec la poursuite du confinement sanitaire. Outre les répercussions du climat actuel sur l’investissement et la consommation. Le Conseil a ajouté que l’ampleur du repli de la croissance reste tributaire de la rapidité de la maîtrise de la pandémie et de la portée de sa propagation.
Par ailleurs, le Conseil a noté une hausse des prix de la plupart des produits de consommation. Et ce, en raison de l’accroissement de la demande, parallèlement aux perturbations des circuits de distribution et au comportement de stockage excessif. Ceci a accompagné la décision du confinement sanitaire.
Ainsi, la hausse des prix a concerné, en particulier, les produits alimentaires pour atteindre 5,1% en glissement annuel au cours du mois de mars 2020 contre 3,7% un mois auparavant. Ceci s’est traduit par une augmentation du taux d’inflation qui s’est élevé à 6,2%, en glissement annuel. Contre 5,8% en février 2020 et 7,1% au cours du même mois de l’année précédente.
Prémices des retombées de la crise de la pandémie du Covid-19
S’agissant du secteur extérieur, le Conseil a noté la régression du déficit courant au cours du premier trimestre de l’année 2020. Ainsi, il est revenu à 1,7% du PIB contre 2,2% pour la même période de l’année précédente. Et ce, en rapport, principalement, avec l’atténuation du rythme de creusement du déficit commercial. Alors que les recettes touristiques et les revenus du travail ont affiché une nette décélération en raison des prémices des retombées de la crise de la pandémie du Covid-19.
Les avoirs nets en devises ont, pour leur part, atteint 20099 MDT ou 118 jours d’importation à fin mars 2020 contre 14464 MDT ou 84 jours d’importation un an auparavant.
Le Conseil a également passé en revue les mesures exceptionnelles prises par la Banque Centrale de Tunisie. Et ce, afin d’appuyer les efforts déployés pour faire face à la pandémie Covid-19. Et en limiter les répercussions économiques et sociales, ainsi que pour maintenir la stabilité financière. Mais aussi pour fournir aux banques la liquidité nécessaire afin de soutenir les opérateurs économiques face à ce contexte difficile. Par la même occasion sauvegarder la pérennité des entreprises et les postes d’emploi.
Source : BCT