« Gérer la crise et préparer la relance ». Tel est le thème d’un Policy Paper publié jeudi par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE). L’analyse a évoqué, en guise d’introduction, l’impact de la crise du coronavirus à l’échelle internationale. En effet, la récession sera ressentie à partir de fin avril 2020 avec la levée graduelle du confinement dans plusieurs pays. La récession conduira les principales puissances à envisager un plan de relance.
En Tunisie, face à cette crise sans précédent, la priorité absolue pendant la prochaine période consiste à élaborer un plan de gestion de crise complet, cohérent, engageant. Mais surtout avec des responsabilités partagées entre gouvernement, secteur privé et organisations nationales.
Selon l’IACE, le gouvernement devrait adopter un Plan de Continuité d’Activité (PCA) spécifique conforté. Et ce, par la mise en place de stratégie adéquates permettant d’éviter la rupture de tous types de services publics fournis à la population. L’objectif étant d’assurer le maintien et la stabilité des prestations de services de base. Tout en favorisant la reprise du fonctionnement normal du pays.
Plus global, un Plan de gestion de crise devrait comprendre un Plan national de continuité de l’activité. Mais aussi la consolidation de la résilience du pays pendant la période après confinement. elle-ci pourrait durer plus de 18 mois.
Ce plan de gestion de crise de moyen terme est suivi par l’adoption d’un plan de relance national à partir de 2022. Et ce en alignement avec la reprise attendue à l’échelle mondiale.
Plan national de continuité de l’activité
En détail, le Plan national de continuité de l’activité devrait en tenir compte et viser la préservation des services vitaux ; la sécurité et la préservation du pouvoir d’achat et l’inclusion digitale et financière.
Pour la préservation des services vitaux, le gouvernement doit veiller au bon fonctionnement et à la préservation des services sociaux et de l’infrastructure de base.
S’agissant de la sécurité et la préservation du pouvoir d’achat, une analyse comparative a révélé l’importance de se focaliser sur quatre filières à savoir : l’agriculture maraîchère; la filière céréale; la filière lait et la filière volailles et œufs.
En ce qui concerne l’inclusion digitale et financière, le gouvernement devrait se focaliser sur l’accélération de l’exécution des priorités d’ores et déjà identifiées et dont les travaux préparatoires et de conception ont été lancés.
Asseoir les fondements de la résilience
L’objectif et la priorité du deuxième axe du plan de gestion de crise proposé par l’IACE consiste à asseoir les fondements de la résilience dans toutes ses dimensions économiques, institutionnelles et sociales.
Sur ce plan, le gouvernement devrait changer le style des mesures. Et ce, vu la limitation au niveau des ressources en plus de l’effet usuel. Ceci ne devrait pas ainsi donner les mêmes effets que les mesures précédentes. Et ce, à travers des mesures de résilience budgétaire (résilience fiscale et réforme de la numérisation publique) ; de résilience économique en adéquation du droit économique ; de résilience sociale (aides sociales conditionnelles et la préservation des entreprises sinistrées notamment du secteur du textile, de l’hôtellerie et restauration) et de résilience institutionnelle.
Au final, l’IACE a insisté sur l’importance d’une communication efficace. Celle-ci devrait En effet permettre de passer d’une relation Etat providence-citoyen à une relation patrie-patriotes. Elle devrait être considérée comme la première priorité pour être le pilier de résilience.