La décision prise par la ministre des Affaires culturelles relative à la reprise de tournage des feuilletons ramadanesques en plein confinement, a suscité une vague de critiques de la part de certains professionnels du secteur. Protestations légitimes ou règlement des comptes avec Mme Chiraz Laatiri ?
La virulente campagne médiatique menée par un homme de théâtre et d’autres actrices est-elle dirigée contre la reprise de tournage des feuilletons ramadanesques émanant du ministère des Affaires Culturelles ou contre la personne de Chiraz Laatiri, la nouvelle ministre ?
La question mérite d’être posée après les vives réactions relayées par les réseaux sociaux. Et ce en raison d’un communiqué rendu public, mercredi 8 avril en cours, par le ministère des Affaires Culturelles. Le communiqué annonce la reprise de tournage des séries et feuilletons ramadanesques. Et ce, en période de crise épidémique avec son lot de confinement général et de restriction drastique de circulation.
Indignation et protestations
D’ailleurs, la Chambre syndicale des producteurs du cinéma et de l’audiovisuel a exprimé son indignation. Ainsi que son refus catégorique d’une éventuelle reprise des tournages en cette période de confinement général. Une mesure considérée comme » un coup flagrant au travail colossal et aux énormes sacrifices de notre société et nos institutions. Et ce face à la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus », selon le communiqué de la Chambre syndicale publié jeudi 9 avril.
Lecture biaisée
Mais que dit ce fameux communiqué ministériel au juste ? « Les sociétés de production audiovisuelle et les chaînes de télévision dont le tournage ont été récemment suspendus auront la possibilité de poursuivre la réalisation de leurs séries, à condition de se confirmer aux consignes d’hygiène ».
Des arguments solides
Invitée hier soir par l’animatrice de l’émission Tounès Al Yaoum à s’expliquer sur cette affaire, la ministre des Affaires Culturelles, Chiraz Laatiri, a déclaré, via une intervention téléphonique, qu’elle était surprise par la « lecture superficielle » du communiqué ministériel. « Il ne s’agit nullement d’une reprise générale de tournage des séries et feuilletons ramadanesques. Mais d’une autorisation exceptionnelle accordée aux producteurs et aux chaînes de télévision de poursuivre un travail déjà entamé et récemment suspendu. Une nuance de taille », a-t-elle précisé.
« Il manque à certains producteurs 4 ou 5 séquences pour boucler leurs séries télévisées. Alors que nous sommes à quelques jours du mois Saint. Alors, qu’y a-t-il de mal à leur accorder une autorisation conditionnée par le strict respect des mesures d’hygiène ? « . S’est-elle écriée.
Et de poursuivre : « Cette initiative a été longuement pesée et mûrement réfléchie. En ces temps de confinement et d’angoisse collective en relation avec la crise sanitaire que traverse notre pays. Nous avons estimé qu’il est de notre devoir de présenter aux spectateurs de nouvelles œuvres dramatiques divertissantes. Afin de les inciter à rester chez eux. Et à ne pas braver les mesures de confinement », a expliqué Chiraz Laatiri.
Et qu’en est-il des précautions sanitaires à prendre pendant les tournages ?
« Nous avons travaillé la main dans la main avec le ministère de la Santé et notamment avec l’Institut de santé et de sécurité professionnelle. Les conditions que nous avons imposées aux producteurs sont contraignantes : tests rapides pour tout le personnel (techniciens, acteurs, réalisateurs etc), respect de distanciation. Ainsi qu’un endroit d’isolement pour toute l’équipe à la fin des tournages, stérilisation des lieux. Et une prise quotidienne de température pour tout le monde », a martelé la ministre.
Disons, pour conclure, que les détracteurs de Chiraz Laatiri lui reprochent une certaine complaisance envers le milieu cinématographique dont elle est issue. Le motif serait-il qu’ils broient du noir. Car ils ont été exclus des feuilletons et séries pendant le mois de Ramadan ?