La science et la recherche sont convoquées en urgence pour enrayer la propagation du virus du coronavirus SARS-CoV-2 ou Covid-19. Objectif: trouver un vaccin qui permettrait d’enrayer définitivement l’épidémie mondiale.
En effet, si des dizaines d’études ont été lancées dans le monde, l’obtention d’un traitement avant la fin de l’épidémie n’est pas acquise. Car, il faut compter au moins un an pour obtenir un vaccin contre le COVID-19, qui soit prêt pour approbation. Et en disposer d’une quantité suffisante pour une utilisation généralisée.
Sur la piste du vaccin
Alors, la lutte contre l’épidémie de Covid-19 emprunte différentes pistes. Effectivement, plusieurs réponses thérapeutiques à la pandémie sont actuellement à l’étude. Même si en règle générale, ce type de recherche s’inscrit dans un processus long de plusieurs années. Ainsi, selon le protocole classique, il faut prévoir entre six et 36 mois pour la production, le conditionnement et la livraison d’un vaccin. En cas de crise, des procédures accélérées sont définies. Et les traditionnelles méthodologies de l’essai clinique sont adaptées.
De ce fait, c’est dans ce cadre général que deux grandes études cliniques ont été lancées. Il s’agit de « Solidarity » (sous la responsabilité de l’OMS) et de « Discovery » (dirigée par le Consortium européen Reacting).
La panacée hydroxychloroquine et azithromycine
En France, l’infectiologue de l’IHU de Marseille, le professeur Didier Raoult, tente de promouvoir la combinaison de l’hydroxychloroquine avec l’azithromycine. Soit une molécule déjà usitée contre des maladies infectieuses (comme le paludisme et le lupus) et un antibiotique associé.
Malgré des résultats très encourageants, nombre de chercheurs et médecins spécialisés demeurent prudents. Pour être exploitables et probants, les premiers devraient suivre un protocole. Et être confirmés par des études complémentaires qui nécessitent du temps. Notamment parce que la molécule concernée peut entraîner de graves complications cardiaques.
En outre, d’autres voies sont explorées, comme l’utilisation d’antiviraux (seuls ou combinés). A savoir des molécules qui neutralisent le virus. Elles font ainsi baisser la charge virale. Il s’agit ici de réorienter l’usage de médicaments déjà existants vers le traitement hypothétique du Covid-19. Différents essais cliniques testent ainsi des molécules déjà utilisées contre d’autre virus. L’objectif étant de vérifier si elles sont efficientes contre le Covid-19.
Or ici aussi, outre le temps encore nécessaire pour mener à bien les recherches, les premiers résultats sont contrastés… Notons néanmoins que plusieurs chercheurs dans le monde travaillent en particulier sur la piste du vaccin BCG anti-tuberculose pour neutraliser le coronavirus.
Enfin, des travaux explorent la piste de la synthèse des anticorps de façon artificielle, ou encore celle des immunomodulateurs. Cette utilisation des anticorps permet de stimuler les défenses immunitaires. Cette dernière piste consiste à moduler la réponse immunitaire des patients.
Dans cette logique, une technique de protection contre les maladies par injection d’ADN est à l’essai; notamment par l’Institut Pasteur en France. L’ADN ainsi injecté provoque une réaction immunologique protectrice via la production d’anticorps.
Une compétition internationale
Par conséquent, la santé est un enjeu géopolitique, comme l’atteste la préoccupation des grandes puissances pour le vaccin. Des intérêts sanitaires, mais aussi sécuritaires et économiques sont en jeu. C’est pourquoi la recherche du vaccin contre le Covid-19 s’accompagne d’une compétition internationale.
Car, l’enjeu géopolitique et symbolique est réel pour celui qui découvrira le fameux vaccin. S’il fallait dessiner sur une carte les principaux pôles de recherche sur le nouveau coronavirus, on les retrouvent aux Etats-Unis, en Europe et en Chine.
Ainsi, aux Etats-Unis, la société de biotechnologie Moderna a commencé à tester son premier vaccin contre le SARS-CoV-2. De même, la Chine a lancé le premier essai clinique pour tester un vaccin sur des volontaires, tous venus de la ville de Wuhan. C’est dans cette ville qu’est apparu le Covid-19. Bien qu’à l’origine de cette crise sanitaire mondiale, la Chine tente d’en profiter opportunément. Et ce, pour démontrer sa puissance.
Par ailleurs, l’entreprise allemande CureVac se distingue également par ses avancées rapides. Il n’empêche, actuellement, parmi les médicaments testés, aucun ne s’est révélé être le « médicament miracle ». Le vaccin n’est pas une solution à court terme. La patience est donc de mise pour venir à bout de ce nouveau défi lancé à l’humanité…