En réaction aux rumeurs sur une éventuelle affaire de corruption relative aux masques de protection qui seront obligatoires après le déconfinement, le président de l’INLUCC, Chaouki Tabib précise. Il assure que si ces informations s’avéraient exacts, elles seraient assimilées à une grave atteinte à la sécurité nationale.
Alors qu’on s’achemine inéluctablement vers le déconfinement partiel et graduel. Et ce, suivant l’évolution de la situation sanitaire en Tunisie. Avec à la clé l’obligation pour tout le monde de porter des masques de protection. Une rumeur persistante prend de plus en plus de l’ampleur. De quoi s’agit-il?
En effet, le cahier des charges de fabrication de ces masques multicouches en tissu aurait fuité. Et ce, avec la complicité d’un fonctionnaire de l’Etat. S’en serait suivi un achat massif par quelques gros bonnets de toutes les quantités disponibles du tissu spécifique servant à fabriquer ces masques.
Soupçons de monopole
Alors, le conseiller juridique de l’INLUCC, Faouzi Chemingui, a réagi à cette rumeur explosive. Il assure que « l’instance est en possession de justificatifs sérieux concernant le monopole du tissu destiné à la confection des masques ».
Boucan médiatique?
Pourtant, le matin même, le ministre de l’Industrie et des PME, Saleh Ben Youssef, démentait, sur la radio Shems FM, ces informations. Lesquelles concernent des supposées fuites du cahier des charges de fabrication des bavettes. En plus du monopole exercé par un certain nombre d’hommes d’affaires. Il qualifiait ces propos de « boucan médiatique ».
Un marché juteux
Par ailleurs, dans son intervention hier soir sur une chaîne privée, le président de l’INLUCC, Chaouki Tabib, se montrait prudent. En précisant que l’instance enquête actuellement sur un « supposé » dossier de corruption.
Ainsi, « il s’agit d’un marché juteux. Car le cahier des charges établi par l’Etat parle d’acquisition de 30 millions de masques non-jetables qu’on peut réutiliser de 10 à 15 fois. Si vous multipliez 30 millions de pièces par environ 2000 dinars prix d’achat, je vous laisse calculer le montant astronomique de ce marché ». C’est ce que soulignait encore le responsable de l’INLUCC.
« S’il s’avérait que le cahier des charges avait fuité. Et que certains hommes d’affaires avaient raflé par la suite les quantités disponibles sur le marché du tissu spécifique servant à fabriquer les masques de protection réutilisables. Il s’agirait dans ce cas de délit d’initiés, de conflit d’intérêt et de délit de monopole », continue-t-il.
« L’affaire est d’autant plus grave, que si les faits étaient dûment prouvés, il s’agirait d’un crime terroriste contre la sécurité nationale ». Telle est la conclusion à laquelle aboutit Chaouki Tabib.
Toutefois, le citoyen lambda de condition modeste, avec trois enfants à charge, a-t-il les moyens d’acquérir à chaque fois cinq masques à 10 dinars?
Tout le problème est là…