Alors que l’eau est essentielle et incontournable pour l’hygiène indispensable pendant la période du confinement imposé par le Coronavirus (Covid-19 ); cette denrée incontournable se fait de plus en plus rare dans un certain nombre de régions de l’intérieur. C’est ce qu’indique le Forum tunisien des droits socio-économiques (FTDES).
Faut-il encore rappeler que le droit à l’eau est un droit inaliénable. Et ce, conformément à l’article 44 de la Constitution. Cet article stipule que « le droit à l’eau est garanti ». Cependant, entre la théorie et la vérité sur terrain, le champ des possibles est infini. D’ailleurs, la rareté de l’eau dans les régions de l’intérieur favoriserait la propagation du Coronavirus.
Dans un communiqué rendu public, aujourd’hui, l’ONG rappelle que le confinement est une mesure incontournable. Et ce, dans ce contexte particulier où le Coronavirus se propage en Tunisie. Plusieurs Tunisiens se plaignent de l’absence de la semoule et la farine. De l’autre côté « une tranche non négligeable des Tunisiens est inquiète de ne pas pouvoir appliquer les consignes d’hygiène et de propreté. En effet, la pénurie d’eau impose cette situation.
Femmes et enfants, victimes principales de la pénurie d’eau
D’ailleurs, le FTDES a alerté à plusieurs reprises sur la gravité de la situation dans plusieurs régions tunisiennes. Et ce, en rapport avec les coupures d’eau ou son absence totale. L’ONG tunisienne estime que « dans certaines localités de la Tunisie intérieure, la SONEDE est absente et des groupements de développement agricoles sont incapables d’assurer leur mission de fourniture d’eau, essentiellement à cause de problèmes d’endettement ».
La même source constate l’inaccessibilité de l’eau dans plusieurs régions. Elle souligne la souffrance des femmes et des enfants quant à l’accès à l’eau. Et ce, étant donné qu’ils font de plus ou moins longs des trajets pour aller chercher de l’eau. A cela s’ajoute le fait que la propreté des sources n’est pas toujours évidente. Car, l’eau de ces sources est dans la plupart des cas impropre à la consommation. Soit parce que leur eau est stagnante. Soit car des déchets de toutes sortes y sont déversés.
Dur est l’accès à l’eau dans certains régions en période de confinement
Comment ces citoyennes et citoyens, qui voudraient bien rester à la maison pour leur sécurité et celle de leurs enfants, pourraient-ils se laver les mains plusieurs fois par jour? Quand le litre d’eau qu’ils stockent dans un coin de la maison est si précieux que se laver les mains est quasiment un luxe à leurs yeux, s’interroge l’ONG.
Le FTES rappelle également que l’eau est d’autant plus précieuse à l’heure actuelle pour ces habitants. Puisque pour s’en approvisionner, ils ont dû parcourir des kilomètres et s’exposer ainsi au Coronavirus. Tandis que la majorité des Tunisiens fait couler ses robinets pendant de longues minutes, pour s’assurer qu’ils ont les mains bien propres.
Le FTDES affirme qu’il n’a pas « observé de mesures à la hauteur de l’urgence de la situation, pour garantir à chacun son droit à l’accès à l’eau, si crucial aujourd’hui. Au contraire, l’Etat a choisi d’augmenter les tarifs de la Sonede pendant cette période.
Que recommande le FTDES pour un meilleur accès à l’eau et une meilleure protection contre le Coronavirus?
Ainsi, le FTDES:
– Appelle à prolonger la décision de la SONEDE de remettre l’eau aux familles nécessiteuses. Et de reporter le paiement de leurs dettes, initialement prévu jusqu’au 17 avril pour qu’il couvre toute la période du confinement. L’eau devrait être fournie gratuitement dans ce cadre, a minima pour la partie vitale (première tranche).
– Incite les décideurs à élargir cette décision pour qu’elle concerne également les GDA. Et ce, en coordination avec la STEG. Et à surveiller le bon retour de l’eau dans tous les GDA qui fournissent de l’eau potable.
– Note les perturbations dans la distribution continuent à exister (débit faible, eau trouble, durée de desserte courte…).
– Adopter une politique féministe dans le combat actuel contre le Covid-19, car les femmes et les jeunes filles notamment dans les zones rurales sont plus exposées au risque du virus; que ce soit quand elles vont chercher l’eau que quand elles exercent dans le métier agricole.
– Appelle le ministère de l’Agriculture et l’ARP à ouvrir le grand dossier de l’approvisionnement en eau dans les milieux ruraux.