La crise du Covid-19 a amené à prendre des mesures rapides et draconiennes dont celle du confinement général. Plus de 3 milliards de personnes sont confinées à travers le monde. Soit près de la moitié de la population mondiale. Les effets négatifs du confinement seront en passe d’être ressentis à grande échelle. Car en effet si le confinement permet de diminuer la transmission du virus, et de sauver des vies, il semble cependant constituer une contrainte difficile à supporter.
Le confinement est une situation de privation. C’est un contexte de séparation et de restriction des mouvements des individus qui tout naturellement génère un sentiment de frustration.
Ce contexte difficile est vécu comme une expérience désagréable. Et ce, pour ceux qui la subissent. L’isolement, la perte de liberté, l’incertitude quant à la maladie, et l’ennui, peuvent avoir des effets néfastes.
Des travaux sur les effets du confinement ont été réalisés dans une dizaine de pays lors des précédentes épidémies : Sars, Ebola, grippe H1N1, Mers-CoV et grippe équine. La revue The Lancet a publié récemment la synthèse de ces travaux.
Les effets psychologiques du confinement sont divers, dans ces études qui ont fait état de symptômes psychologiques généraux. Ainsi l’anxiété, le fléchissement de l’humeur, l’irritabilité, l’insomnie, les symptômes relatifs à l’état de stress post-traumatique ont été relevés. Le fléchissement de l’humeur et l’irritabilité se distinguent par leur prévalence élevée dans l’ensemble de ses études.
Les auteurs de la synthèse mettent l’accent sur des points importants. Ainsi l’incertitude quant à la fin du confinement joue un rôle déterminant. Lorsque celle-ci est reculée voire indéfinie, les effets du confinement sont plus importants. Ils insistent par ailleurs que ces effets néfastes pourraient même persister au-delà du confinement, jusqu’à plusieurs années.
Les chercheurs recommandent de ce fait d’établir une communication de crise claire et transparente. L’ennui quant à lui peut être combattu par diverses activités. Par ailleurs, les auteurs mettent l’accent sur la nécessité d’assurer l’approvisionnement en produits de base, dont le manque est souvent source d’angoisse.
Le confinement est une épreuve, un mal pour un bien, mais surtout un moyen de préserver la santé des individus qu’il s’agisse de nos proches ou de nous-mêmes. L’appréhender de cette façon rendra sûrement les choses plus supportables.