258 organisations de la société civile de plus de 150 pays, dont l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE), ont remis, hier, une lettre aux membres de l’OMC. Et en les invitant à « mettre fin à toutes les négociations commerciales en période de Covid-19. Ainsi qu’à se recentrer sur l’accès aux fournitures médicales et sauver des vies ».
Malgré la nécessité impérieuse pour les gouvernements du monde entier de concentrer tous leurs efforts pour sauver des vies pendant le Covid-19, ils poursuivent encore les négociations commerciales. Notamment à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et au niveau bilatéral et régional.
« La première et seule priorité pour les négociateurs commerciaux à l’heure actuelle devrait être de supprimer tous les obstacles. Y compris les règles de propriété intellectuelle, dans les accords existants. Des règles qui empêchent un accès rapide et abordable aux fournitures médicales. Telles que les médicaments, les appareils, les diagnostics et les vaccins vitaux. Outre la capacité des gouvernements à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette crise ». C’est ce que demandent les signataires de ladite lettre. Cette dernière qui été coordonnée par le réseau mondial Our World Is Not for Sale (OWINFS).
Egalement, ils demandent que « les sanctions unilatérales qui empêchent les pays d’obtenir des fournitures médicales essentielles doivent cesser. Ces sanctions augmentent le nombre de décès dus au Covid-19 ».
La lettre appelle, aussi, « les membres de l’OMC à faire en sorte que tous les pays disposent de la souplesse nécessaire. Pour mettre de côté les règles commerciales qui limitent leur capacité à résoudre la pandémie. Et ce, sans crainte de conséquences. Ainsi qu’à cesser les autres négociations et activités qui détournent leur énergie et leurs ressources de cet objectif ».
Enfin, la lettre note que l’OMC ne devrait pas revenir au « business as usual » après la crise. Car les gouvernements doivent reconnaître « que la pandémie nécessite de repenser fondamentalement les types de règles qui sont négociées dans les accords commerciaux. Y compris celles qui peuvent encourager les monopoles et réduire l’accès à toutes les formes de fournitures médicales. Et mettre en danger la vie des personnes dans tous les pays du monde ».
A noter que les membres de l’OMC se sont réunis, par la suite, pour déterminer s’il convient de poursuivre les négociations dans ce contexte.
Rappelons que parmi les signataires de la lettre figurent des fédérations syndicales internationales, défenseurs du développement, groupes de femmes, organisations de consommateurs et de PME, groupes environnementaux…