L’IACE (Institut Arabes des Chefs d’Entreprise) a mené une enquête. Elle concerne 500 entreprises, dont 40% sont actives dans le secteur du commerce. L’objectif étant de mesurer l’impact de la pandémie du Covid-19 sur les différentes activités des entreprises, d’une part. Et d’évaluer la perception des chefs d’entreprises vis-à-vis des mesures d’accompagnement prises par le gouvernement, d’autre part.
Ainsi, 95,75% des chefs d’entreprises déclarent que la pandémie a un impact négatif, moyen, significatif ou élevé sur leur chiffre d’affaires. 65,72% des chefs d’entreprises déclarent que la pandémie a un impact négatif, moyen, significatif ou élevé sur leurs exportations.
De même, 92,35% des chefs d’entreprises déclarent que la pandémie a un impact négatif, moyen, significatif ou élevé sur leurs ventes. 76,77% des chefs d’entreprises déclarent que la pandémie a un impact négatif, moyen, significatif ou élevé sur la distribution. De plus, 84,42% des chefs d’entreprises déclarent que la pandémie a un impact négatif, moyen, significatif ou élevé sur la production.
Confiance
En outre, l’IACE choisissait quelques mesures d’accompagnement prises par le gouvernement. Puis, elle demandait aux chefs entreprises d’exprimer leur satisfaction sur les mesures mises en place par le gouvernement. Ainsi que leur intention quant à l’utilisation de ces mesures. Et leur confiance dans la capacité du gouvernement pour l’implémentation de ces mesures.
Tout d’abord, s’agissant du report du paiement des impôts durant trois mois à partir du 1er avril, l’IACE a signalé que plus de la moitié des chefs d’entreprises interrogés déclarent qu’ils sont plutôt satisfaits ou très satisfaits. Et ce, par le report du paiement des impôts durant trois mois à partir du mois d’avril. Notons que plus de 30% n’ont pas confiance dans la capacité du gouvernement à implémenter ces mesures.
Puis, pour le report du paiement des cotisations de la CNSS du deuxième trimestre durant trois mois, plus de 44% des entreprises déclarent avoir plutôt confiance en cette mesure.
Ensuite, en ce qui concerne, le report du paiement des mensualités des crédits bancaires et des établissements financiers durant six mois. Plus de 40% des répondants n’ont plutôt pas confiance. Voire pas du tout confiance dans la capacité du gouvernement à implémenter les mesures.
Mais encore, plus de la moitié des répondants n’ont plutôt pas confiance, voire pas du tout confiance, dans la capacité du gouvernement à implémenter les mesures liées à la mise en place d’une ligne de garantie d’une valeur de 500 MDT. Et ce, afin de permettre aux entreprises de contracter de nouveaux crédits de gestion et de travaux.
Enfin, s’agissant de la mise en place de fonds d’investissement d’une valeur de 700 millions de dinars pour restructurer les entreprises sinistrées; plus de 35% des répondants n’ont pas plutôt confiance dans la capacité de l’implémentation par le gouvernement.
Que veulent les chefs d’entreprises?
Alors, l’IACE a demandé aux chefs d’entreprises s’ils ont des mesures d’accompagnement à proposer. 72% ont cité notamment: le report pour une période plus longue des impôts et taxes; la prise en charge totale ou partielle des retenues à la source sur salaires; l’implémentation des mesures déjà prises; et le déconfinement progressif pour les entreprises.
Par ailleurs, ils ont proposé: une amnistie générale et une amnistie fiscale; un report du paiement des factures auprès les établissements étatiques (STEG, SONEDE etc); la prolongation les procédures actuelles du chômage technique pour une période dépassant le mois d’avril; la facilitation de la réglementation pour le travail partiel; et l’annualisation du temps de travail; la baisse des taux d’intérêt/TMM; ainsi que le règlement des dettes de l’Etat au profit des entreprises privées.
Notons qu’une semaine après l’annonce des mesures prises par le gouvernement, l’IACE avait demandé aux chefs d’entreprises s’ils avaient confiance dans l’implémentation de ces mesures par le gouvernement.
Cependant, les chiffres laissent déduire que les chefs d’entreprises commencent à perdre confiance par rapport à l’implémentation concrète. En effet, seulement 55% ont confiance dans l’implémentation. 73% étaient satisfaits lors de l’annonce de ces mesures. Et cette semaine le chiffre baisse à 43%. « Ici, le gouvernement commence à perdre sa crédibilité suite à la non-concrétisation des mesures annoncées », souligne l’IACE.
« Quelle est la différence entre les décisions revendiquées par ce gouvernement de celles qui l’ont précédé tant que le problème de la mise en application des mesures persiste! », s’interroge l’IACE.