La situation à Ras Jedir est revenue à la normale, après que des Tunisiens bloqués en Libye tentaient de forcer le passage aux frontières tunisiennes. Tous les indices pointent du doigt « des parties libyennes » qui auraient facilité ce débordement en masse.
Mais que s’est-il passé hier lundi au terminal frontalier de Ras Jedir? S’agit-il de nos concitoyens bloqués à la frontière depuis quelques jours, qui, exténués par la fatigue ont voulu forcer le passage? Ou d’individus douteux qui se sont infiltrés dans la foule aux cris d’Allah Akbar? Et, enfin, quelle est la responsabilité de la Libye dans cette troublante affaire?
Strict filtrage
Dans son intervention, hier soir, sur la chaîne Al Hiwar Attounissi, le porte-parole du ministère l’Intérieur, Khaled Lahyouni, faisait savoir que 652 personnes avaient tenté de franchir en masse le poste frontalier de Ras Jedir, en direction de Ben Guerdane. « Les unités sécuritaires avaient dans un premier temps encerclé les lieux pour bloquer le passage au territoire tunisien. Par la suite, il a été procédé à un strict contrôle policier, pour vérifier l’authenticité de leurs documents. Et ce, en attendant que ces personnes soient acheminées vers des centres d’hébergement. Elles seront soumises au confinement sanitaire obligatoire ». Telles sont les précisions que le chef du gouvernement apportait.
« Des éléments dangereux libérés de prisons libyennes »
D’autre part, un communiqué rendu public, lundi soir, par le ministère de l’Intérieur, indiquait que la situation à Ras Jedir est revenue à la normale. Et ce, après l’intervention des forces de sécurité. « Des renforts ont été dépêchés pour maîtriser la situation et éviter que d’éventuels éléments dangereux s’infiltrent dans la foule. Surtout que plusieurs prisons libyennes avaient été vidées de leurs occupants ».
Toujours selon la même source « des tentatives similaires ont eu lieu, les jours précédents, sans succès. Les forces de sécurités étaient intervenues à temps. Et ce, pour bloquer le passage de plusieurs Tunisiens. Tout en leur promettant de les rapatrier dès que possible. Mais, lundi, des parties libyennes auraient incité ces derniers à franchir en masse le passage frontalier ».
La main des milices armées
A remarquer que le communiqué dévoile implicitement la complicité des « parties libyennes » sans prononcer le nom du coupable.
D’ailleurs, interpellé hier soir par la chroniqueuse Maya Ksouri sur l’éventuel rôle des milices armées de Foued Sarraj qui contrôlent les frontières avec la Tunisie, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a esquivé la question se contentant de noyer le poisson dans l’eau avec des phrases bateau.
Rappelons à ce propos que le membre du bureau exécutif du Syndicat général de la Garde nationale, Anis Saadi, a assuré sur les ondes de Mosaïque FM, que des parties libyennes ont tenté de faciliter aux Tunisiens l’entrée de force au territoire. De même qu’il confirme que les vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont été prises à l’intérieur du territoire libyen.