Suite à son limogeage par le ministre de l’Intérieur, la déléguée de Zéramdine lance de graves accusations à l’encontre du gouverneur de Monastir. En outre, elle refuse sa mise à l’écart et prend les médias et l’opinion publique à témoin.
C’est certainement la première fois dans les annales de la République qu’une telle situation se produit. En effet, un fonctionnaire de l’Etat, en l’occurrence une déléguée relevant du ministère de l’Intérieur, refuse son limogeage. De plus, elle accuse son supérieur hiérarchique direct de corruption.
A savoir que juridiquement, le délégué est le représentant de l’État dans chaque délégation. Il est nommé par le ministre de l’Intérieur et placé sous la tutelle du gouverneur.
« Pratiques criminelles »
Ainsi, l’histoire remonte à lundi 20 avril; quand le ministre de l’Intérieur décide de relever quatre délégués de leur fonction. Dont Henda Harrabi, déléguée de Zéramdine, relevant du gouvernorat de Monastir.
A cet égard, le ministre de l’Intérieur prenait cette mesure administrative qui relève de son ressort. En jugeant des propos de l’intéressée comme constitutifs d' »une atteinte à l’Etat justifiant son limogeage ».
Mais voilà qu’elle a refusé ce limogeage. Arguant que sa mise à l’écart a été motivée par sa volonté de dévoiler des dossiers de corruption. Lesquels impliquent le gouverneur de Monastir, Akrem Sebri; qualifiant ses pratiques de « criminelles ».
Dans son intervention sur les ondes de Jawhara FM, hier mardi 21 avril 2020, Mme Henda Harrabi est revenue sur la décision de son limogeage annoncée par le ministère de l’Intérieur.
« Corruption et spéculation »
Après avoir exprimé sa fierté de jouer un rôle actif dans la lutte contre la corruption, elle a assuré avoir présenté le 21 janvier 2020 au ministère de l’Intérieur des dossiers de corruption et de spéculation concernant le gouverneur.
« Je n’aurais jamais entamé une telle démarche si je n’avais pas toutes les preuves qui incriminent le gouverneur de Monastir. Ce dernier a incité un délégué à me harceler et à m’agresser à mon domicile. Une plainte a été déposée et les investigations ont prouvé que le gouverneur de Monastir était derrière cette agression », a-t-elle déclaré.
Les médias prises à témoin
« J’ai épuisé toutes les dispositions légales avant d’avoir recours aux médias pour lancer cet appel de détresse », a-t-elle ajouté. Assurant que le gouverneur de Monastir l’avait déjà menacé lors des précédentes élections.
Se démenant sur tous les fronts et criant à l’injustice, Henda Harrabi, a par ailleurs indiqué à Mosaique FM qu’elle n’a, jusqu’à présent, pas reçu de réponse du ministre de l’Intérieur Hichem Mechichi. Et ce, concernant sa demande de le rencontrer pour lui présenter les dossiers de corruption du gouverneur de Monastir, Akrem Sebri.
Menaçant de recourir à la justice, elle a promis de tenir dans les jours qui viennent une conférence de presse pour dévoiler les dessous de cette grave affaire.
Affaire à suivre.