Un des combats du 21ème siècle est celui d’instaurer une égalité parfaite entre les hommes et les femmes. D’ailleurs, la Tunisie post-indépendance a toujours imposé la mixité. Cela dit, certains faits divers prouvent que ce n’est toujours pas le cas. Comme d’imposer une file pour les femmes et une autre pour les hommes devant certains bureaux d’administration ou certaines enseignes de distribution. Un vent de régression soufflerait-il sur la Tunisie de 2020?
Parler des inégalités entre les hommes et les femmes est le combat de toutes les représentantes des associations féminines. Jointe par téléphone, Yosra Frawes, présidente de l’Association Tunisiennes des Femmes Démocrates, ATFD, souligne qu’il s’agit d’un porteur de signe grave de notre société. Elle poursuit: « Personnellement, j’ai été éduquée dans une école mixte. On est habitué à la mixité en Tunisie, depuis l’indépendance. Or voir que notre société est en train de dévier vers la non mixité, sous différentes formes, est choquant. »
Egalité hommes-femmes
Selon elle, la société peut parfois revenir en arrière. « Cela incombe à la responsabilité aux décideurs des administrations publiques. Ils doivent rappeler à l’ordre leur personnel que nous sommes un pays égalitaire. Autrement dit, la citoyenneté des femmes, dans l’espace public comme dans l’espace privé, n’est pas négociable. Et de la voir bafouée de la sorte est intolérable dans notre société », souligne-t-elle.
Et d’ajouter: « Des actes pareils sont révélateurs d’une société d’islamisation. Mais ce sont surtout des signes révélateurs de régression de nos autorités qui ne prennent pas position et n’agissent pas. »
Alors, il faut, selon elle revenir aux principes fondamentaux d’une Tunisie républicaine et moderne. Revenir à ce principe de mixité et à l’acceptation de l’autre. Ce sont autant de recommandations qu’émet la présidente de l’ATFD.
Et de conclure: « Il faut être vigilant face à de tels actes. A ce qui risque de devenir un mode de vie des Tunisiennes et des Tunisiens. A savoir un projet de société que nous n’acceptons guère. »
En effet, faire face à l’égalité homme-femme dans la sphère publique est un acte citoyen. Il ne faut surtout pas l’oublier. Oui à l’égalité et non à la régression.