Quels sont les impacts et les conséquences du Covid-19 sur nos vies et nos sociétés? Quelles solutions pouvons-nous trouver pour renforcer nos systèmes de santé et sécuriser nos entreprises? Ainsi que de protéger les emplois et l’éducation; et stabiliser les marchés financiers et les économies ? Telles sont les interrogations qui se posent en cette période de lutte contre la pandémie. Et sur lesquelles, l’OCDE a publié une note sur la région MENA intitulée « Une reprise verte et inclusive est possible, et c’est maintenant qu’il faut agir« .
En cette période de crise mondiale du Covid-19, l’OCDE affirme que les gouvernements dans la région MENA doivent saisir l’occasion unique qui s’offre d’amorcer une reprise verte et inclusive. Alors que de nombreux pays s’apprêtent à entrer dans une nouvelle phase de cette crise sanitaire. « Une reprise qui ne soit pas seulement source de revenus et d’emplois. Mais qui s’articule autour d’objectifs plus généraux, intègre une action forte en faveur du climat et de la biodiversité, et renforce la résilience ».
Pour ce faire, les programmes de relance doivent être en phase avec des politiques ambitieuses. Pour faire face au changement climatique et à la dégradation de l’environnement. « C’est la seule façon de mener une action triplement gagnante, qui profite à la fois aux populations, à la planète et à la prospérité ».
En effet, lorsque la crise sanitaire sera en passe d’être maîtrisée, l’enjeu sera de faire repartir l’économie et générer des emplois. Et ce, sans perdre de vue le défi primordial que constitue le changement climatique.
A cet égard, l’OCDE préconise de revoir à la hausse nos ambitions pour tendre vers une reprise sobre en carbone. « Nous devons cesser de construire de nouvelles infrastructures et immobilisations qui bloquent nos sociétés. Notamment dans des systèmes à forte intensité de carbone sapant les objectifs climatiques à long terme ».
En outre, elle recommande d’offrir l’accès à des financements à faible coût. Ainsi que de faire preuve de souplesse sur les délais dont sont assorties certaines mesures incitatives. A savoir les crédits d’impôt qui sont autant de mesures qui pourraient être indispensables à la survie des investisseurs dans le secteur des énergies renouvelables; et ces facilités devront être maintenues.
Les signaux-prix du carbone, les normes d’émission, les taxes environnementales et d’autres réglementations devront, aussi, être conservés. Pour donner davantage de certitude et de stabilité à long terme aux activités, investissements et innovations faiblement émetteurs de carbone.
La même source a démontré que le soutien apporté aux entreprises devrait être, de plus en plus, assorti de normes environnementales plus rigoureuses.
Pays en développement : l’inclusivité au cœur de la reprise de l’après-Covid
La crise sanitaire a aussi mis en lumière les inégalités de nos sociétés et leur fragilité. Au début de la crise, 40 % des ménages de l’OCDE n’étaient séparés de la pauvreté que par un délai de trois mois.
La note a dévoilé que dans la plupart des pays en développement, la réalité est encore plus sombre. Les enfants et les jeunes issus de populations vulnérables sont souvent les plus mal lotis. « Nous devons faire en sorte qu’outre le changement climatique et la biodiversité, l’inclusivité soit placée au cœur de la reprise qui suivra la crise du Covid-19. Faute de quoi, les générations futures devront non seulement rembourser la dette massive que nous sommes en train d’accumuler. Mais, également, supporter le fardeau consistant à faire face aux crises futures liées au changement climatique et à la perte de biodiversité. La pauvreté et les inégalités de revenus pourraient bien limiter gravement leurs chances. Notamment de sortir plus fortes de la crise sanitaire pour affronter le monde d’après ».
Face à cette situation, une reprise juste, résiliente et à zéro émission nette devrait créer de nouvelles opportunités pour tous. Et réduire les inégalités de résultats. Par exemple dans le domaine de la santé où d’importants bénéfices économiques pourraient être retirés de la promotion du capital humain.
Egalement, l’amélioration de la qualité de l’air, de l’eau et de l’assainissement, la biodiversité et la gestion des déchets pourraient contribuer à réduire la vulnérabilité des populations aux pandémies. En même temps, elle peut renforcer la résilience à d’autres risques. Y compris des risques liés au climat.
Par ailleurs, l’OCDE a préconisé d’intégrer une dimension d’égalité femmes-hommes dans nos stratégies et nos actions. Ainsi que d’axer l’essentiel de notre soutien en direction des pays les plus vulnérables.
De même, il importe d’exploiter les enseignements tirés d’autres crises. « Ils peuvent nous aider à redonner vie à des pratiques exemplaires; et éviter des approches peu judicieuses ».
OCDE: Trois axes se dégagent pour une reprise équitable
Pour accélérer une reprise équitable et sobre en carbone, trois axes se dégagent aux premiers stades de la crise.
Il s’agit, selon l’Organisation, d’aligner les réponses à court terme conçues dans l’urgence. Avec la réalisation des objectifs économiques, sociaux et environnementaux de long terme. Ainsi que le respect des obligations internationales (Accord de Paris et ODD). Tel que de garantir, à court terme, les emplois en évitant de subventionner des activités polluantes.
Le deuxième axe consiste à empêcher à la fois que les sociétés soient bloquées pour l’avenir. Et que le bien-être de la population et la distribution des revenus ne se dégradent davantage. « La crise du Covid-19 a entraîné une dégradation spectaculaire de la situation des populations vulnérables. Et ce, dans les pays avancés comme dans les économies en développement. Les efforts déployés pour construire un avenir inclusif et durable doivent donner la priorité à une transition juste vers une économie bas carbone ».
Ensuite, il s’agit d’intégrer systématiquement des considérations ayant trait à l’environnement et à l’équité. Essentiellement dans la dynamique de la reprise économique et le processus de relance. À l’avenir, les aides apportées aux secteurs les plus touchés et les investissements dans les infrastructures devront aussi prioriser la promotion d’une économie sobre en carbone.
Au final, l’OCDE a assuré qu’elle va apporter son soutien à une reprise inclusive, faiblement émettrice de carbone et résiliente dans le monde de l’après-Covid. « Protéger la planète est aujourd’hui notre responsabilité intergénérationnelle la plus importante », lit-on en conclusion.