De jour en jour le Covid-19 révèle ses secrets et par la même occasion les différentes manières pour le combattre. Ainsi, de nouveaux travaux de recherche ont montré que les fumeurs seraient moins enclins à développer la maladie par l’action protectrice de la nicotine.
Si cette nouvelle sur la nicotine peut paraître surprenante, elle pourrait s’expliquer par une étude publiée dans les « Comptes Rendus de Biologie de l’Académie des sciences ».
Des chercheurs du CNRS, de l’Inserm, de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, de Sorbonne université, du Collège de France et de l’Institut Pasteur ont en effet mis en évidence le rôle central du récepteur nicotinique de l’acétylcholine (un neurotransmetteur majeur) dans la propagation et la physiopathologie de Covid-19.
Partant du constat que les fumeurs étaient atteints par le Covid-19 à des taux faibles, les chercheurs ont exploré le rôle potentiel de l’acétylcholine (sur laquelle agit la nicotine) dans cette maladie.
Le rôle de l’acétylcholine est suggéré par la forte prévalence, des manifestations neuropsychiatriques au cours du Covid-19. L’action du virus du Covid-19 sur le système nerveux explique la perte de l’odorat et l’atteinte des centres respiratoires (qui se trouve au niveau de la moelle épinière).
Par ailleurs ce neurotransmetteur joue un rôle dans la régulation de la réponse inflammatoire. En se fixant sur les récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine, la nicotine empêche le virus du Covid-19 de s’y fixer. De ce fait, lui fait obstacle. Il semblerait donc que la nicotine empêche son entrée dans l’organisme et sa propagation.
Pourtant cette piste thérapeutique ne fait pas que des heureux. Nombreux s’inquiètent en effet sur l’impact de cette nouvelle. Le tabac bien plus néfaste par sa toxicité, le Pr Bertrand Dautzenberg, tabacologue explique que l’ « on ne soigne pas une grippe en se tirant des coups de fusil dans le poumon ».
Il indique par ailleurs dans un Tweet que « La nicotine est tolérée chez les fumeurs à 21 mg et plus. La nicotine est toxique chez les non-fumeurs. Ils vomissent après 0,5 mg d’une cigarette. Les données scientifiques actuelles sur le Covid ne justifient pas l’utilisation incontrôlée de nicotine chez les non-fumeurs ».
Quoi qu’il en soit une nouvelle piste pour la prévention contre le Covid-19 s’ouvre, aux scientifiques de la saisir. Et trouver une formule adéquate pour faire de la nicotine une arme anti Covid-19.