La CTFCI a publié, ce matin, une enquête intitulée « Covid-19: Impact sur les entreprises adhérentes ». Et ce, dans ce contexte difficile de la pandémie. Notamment à partir de l’entrée en vigueur du confinement général du 22 mars et sa prorogation jusqu’au 3 mai 2020.
Ainsi, l’enquête de la CTFCI a pour objectif de mesurer l’impact de la crise du Covid-19 sur l’évolution du chiffre d’affaires des entreprises. Ainsi que ses retombées sur la gestion interne des employés; et la perception des chefs d’entreprise sur la durée de la période de confinement total. Elle vise, également, à relever les nouvelles méthodes de travail adoptées par les entreprises et à jauger les mesures gouvernementales.
Pour ce faire, un échantillon de 146 entreprises ont répondu à cette enquête. Dont 49% du secteur de l’industrie et 51% des services. Elles sont de différentes tailles; et totalement ou partiellement exportatrices.
La Chambre a démontré que 66% des entreprises sondées sont encore en activité. Dont 38% d’entre elles déclarent que le taux d’activité varie entre 10 et 40%. Contre seulement 18% qui affirme que ce taux est entre 50 et 80%.
En réponse à la question liée à la baisse du chiffre d’affaires (CA), 27% des interviewés précisent que leur CA a baissé de de 20 à 50%. Contre 17% qui déclarent que leur CA a plié de 81 à 100%. Sachant que les entreprises industrielles les plus affectées par la crise opèrent dans les secteurs aéronautique, textile et industries diverses. Et les entreprises les moins affectées dans les services sont celles qui opèrent dans le secteur du numérique.
S’agissant des salaires, les résultats de l’enquête ont dévoilé que 99% des entreprises interrogées ont versé les salaires du mois de mars. Et 70% se disent prêtes à verser les salaires du mois d’avril.
Sur la question du chômage, 54% indiquent qu’elles auront recours au chômage technique. Dont 42% immédiatement, 17,2% dans un mois, 17,2% dans deux mois et 23,4% plus tard.
Conséquences de la prolongation du confinement au-delà du mois d’avril
La CTFCI a annoncé que la prolongation du confinement au-delà du mois d’avril aura des conséquences négatives sur les entreprises. D’ailleurs, 84% des questionnées évoquent un impact négatif sur l’activité. D’autres impacts touchent la trésorerie de l’entreprise (85%), l’emploi (70%) et la durabilité de l’entreprise (60%).
En ce qui concerne les mesures gouvernementales annoncées au profit des entreprises, 58% déclarent qu’elles sont insuffisantes. Contre 36% moyennement suffisantes.
CTFCI : mesures proposées par les entreprises
Les entreprises sondées proposent une batterie de mesures. A savoir fiscales, sociales, bancaires et administratives.
Mesures fiscales
- Exonération de l’IRPP pendant 3 mois;
- Annulation de l’IS pour l’année 2020;
- Remboursement instantané de 50% du crédit de TVA sur simple demande non documentée;
- Réduction des acomptes provisionnels de 50% pour l’ensemble des secteurs. Et de 75% pour les secteurs les plus sinistrés;
- Suspension de l’avance/consommation à l’importation;
- Suspension des RS sur TVA.
Mesures sociales
- Exonération des charges patronales de 3 à 6 mois;
- Prorogation de l’aide sociale au mois de mai;
- Prise en charge des salaires pour les entreprises qui feront recours au chômage partiel;
- Prise en charge de 50% des salaires.
Mesures bancaires
- Crédit à taux bonifié, garanti par l‘Etat, couvrant la masse salariale d’une année;
- Financement bancaire pour la trésorerie à taux 0 de la part de l’Etat;
- Fixation par décret des modalités pour l’octroi par les banques de financement de fonds de roulement avec la garantie de l’Etat;
- Mise à disposition des entreprises du secteur BTP d’une ligne de financement à taux préférentiel;
- Annulation des frais de report des échéances bancaires et de leasing.
Mesures administratives
- Créer une cellule de proximité pour suivre la situation des PME, vérifier les annulations des contrats de sous-traitance;
- impulser la digitalisation de l’administration;
- Révision totale de la loi et du cadre conceptuel des entreprises en difficulté;
- Reprise du travail;
- Création d’un fonds de restructuration des PME.