L’homme d’affaires et gendre de Ben Ali, Slim Chiboub, a été arrêté et placé en détention à la caserne Bouchoucha. Et ce, à cause d’une plainte de l’animatrice Arbia Hamadi l’accusant de harcèlement sexuel.
C’est une affaire qui réunit tous les ingrédients nécessaires pour concocter un feuilleton ramadanesque à succès: un célèbre homme d’affaires et ex-président d’un grand club de la capitale, une animatrice télé très connue et une histoire rocambolesque d’harcèlement sexuel… par téléphone.
En effet, Slim Chiboub, 61 ans, gendre de l’ancien président de la République Ben Ali a été arrêté et placé en détention à la caserne de Bouchoucha, hier mercredi 29 avril, sur ordre du Ministère public. Lequel ordonnait sa détention pendant 48 heures renouvelables.
Par ailleurs, la police judiciaire est en train de mener une enquête sur une suspicion d’harcèlement sexuel; sans que l’identité de la plaignante ne soit dévoilée.
Intox
A noter que le jour même de son arrestation, une rumeur propagée sur les réseaux sociaux et relayée par l’animateur Samir El Wafi, indiquait qu’il avait été libéré. Une fausse information aussitôt démentie par le substitut du procureur de la République.
Rebondissement dans cette étrange affaire. La plaignante n’est autre que l’animatrice Arbia Hamadi. C’est elle qui est derrière cette arrestation.
Pour preuve, elle a révélé, hier soir, sur sa page Facebook, avoir tendu un piège à Slim Chiboub qu’elle désigne par ses initiales (S.Ch)
« Aujourd’hui, nous avons réussi à faire tomber celui qui croyait que nous étions dans un marché aux esclaves où tout se vend et s’achète. S.Ch est tombé aujourd’hui. Il est gardé à vue à Bouchoucha après un guet-apens bien ficelé ».
Harcèlement téléphonique
Revenant dans la soirée d’hier mercredi sur les détails de cette présumée affaire de harcèlement dont elle aurait été victime, Arbia Hamadi a publié une vidéo, en direct sur sa page Facebook.
Elle affirme que Slim Chiboub, qu’elle ne connaissait pas auparavant, l’avait contactée pour parler du paysage médiatique. Par la suite, il lui a demandé pourquoi elle ne travaillait pas pour le moment. Elle lui a signifié que c’était un choix personnel. Après la fin de la conversation, le patron d’une chaîne tv l’a appelée pour lui proposer du travail. Chose qu’elle a refusée.
« Slim Chiboub m’a appelée par la suite pour exprimer sa déception de mon refus de l’offre d’emploi. Ses messages sont devenus de plus en plus insistants, que j’ai fini par donner mon téléphone à mon mari. Nous lui avons tendu une embuscade par le biais d’un rendez-vous dans un lieu public. Il fallait prouver que c’était lui le propriétaire du téléphone parce que le numéro qu’il utilisait n’était pas à son nom », a déclaré la plaignante.
« J’ai porté plainte contre Chiboub, poursuit la journaliste; alors qu’il n’y a eu aucun contact physique, ni rencontre avec lui. C’étaient des messages et des communications téléphoniques. J’ai toutes les preuves et je les ai soumises au Ministère public ».
Il convient de rappeler qu’après le Révolution, Slim Chiboub était impliqué dans quatorze affaires judiciaires, notamment des transactions financières douteuses, de l’abus de pouvoir et pour port d’armes.