La pandémie de Covid-19 a entraîné une accumulation d’un stock invendu chez les artisans estimé à 40 millions de dinars. Comme l’a indiqué, mardi, le directeur général de l’Office National de l’Artisanat (ONAT), Faouzi Ben Halima.
Cette masse de produits invendus est due à l’annulation de près de 50 salons durant les mois de mars et d’avril. Période durant laquelle, les ventes connaissent un pic important. Comme l’a expliqué M. Ben Halima, lors d’un webinaire organisé par « Creative Tunisia » sur le thème « Covid-19 et artisanat: comment préparer la relance? »
Face à l’annulation des salons, a-t-il dit, il devient difficile pour les artisans de commercialiser leurs produits. Et ce dans la mesure où ces manifestations constituent pour eux le canal de vente le plus stratégique.
Par conséquent, il devient impératif, d’après Faouzi Ben Halima, de développer les plateformes électroniques. Et ce, afin d’aider les artisans à liquider leurs produits.
Il a, par ailleurs, fait savoir que l’ONAT est actuellement en train de négocier avec la direction générale du parc des expositions du Kram. Et ce, avec la programmation, en septembre prochain, d’une foire au lieu d’un salon. Cela reste, cependant, tributaire de l’évolution de la situation épidémiologique dans le pays, a-t-il fait remarquer.
D’autre part, il a indiqué que l’office œuvre actuellement en collaboration avec la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS). Dans le but d’accorder aux artisans des crédits complémentaires afin de les aider à faire face à cette crise.
La situation est désastreuse pour les artisans
S’agissant des exportations des produits artisanaux qui, selon Ben Halima, ont généré 20 millions de dinars, début 2020, Habib Chabouh, artisan et exportateur a souligné que ce marché n’a pas été épargné par la crise.
D’après lui, les entreprises artisanales exportatrices ont enregistré plus de 85% de leurs chiffres d’affaires, durant mars et avril 2020.
« Cette situation est désastreuse. Nous ne sommes plus en mesure, aujourd’hui, de payer nos fournisseurs. Et de subvenir à nos besoins les plus élémentaires », a-t-il déploré. En estimant que près de 50% des artisans envisagent une reconversion professionnelle suite à cette crise.
Selon lui, les mesures prises par le gouvernement pour soutenir le secteur demeurent « insuffisantes ». En appelant à la nécessité de reporter les échéances fiscales des artisans. Et à leur accorder des crédits bancaires avec un taux d’intérêt avantageux.
Contribuant à hauteur de 5% au PIB national, le secteur de l’artisanat a été frappé de plein fouet par la crise du Coronavirus.
Depuis son déclenchement, la pandémie de Covid-19 a privé environ 350 mille artisans de leurs emplois. Et contraint plus de 800 entreprises exerçant dans le secteur à suspendre leurs activités, selon le président de la Fédération nationale de l’Artisanat, Salah Amamou.
Avec TAP