Ça y est, c’est parti pour le déconfinement progressif et ciblé selon la formule consacrée; et sous haute surveillance s’il vous plait, avec ruée dans les brancards… Avec en première ligne Mohamed Abbou.
Il était une fois un opposant qui voulait toujours laver plus blanc, un peu comme ce chevalier blanc. Il était une fois un ministre anticorruption qui voulait se faire des illusions. On va l’appeler super Abbou. Son prénom est Mohamed et les prérogatives qu’on lui a octroyées sont immenses.
Mais problème, il tarde à ce dernier de nous montrer de quel bois il peut se chauffer! Des prérogatives à gogo, larges comme le large de la mer et un programme d’actions dont on ne sait jusqu’où il ira. Et c’est là où est le hic.
Cela me rappelle du reste un certain Youssef Chahed. Mais où est passé l’ancien chef du gouvernement qui doit certainement maudire son infortune, lui, qui a joué et perdu? Disparu des radars. Et la question qui vaut son pesant: va-t-on lui demander des comptes?
Car, M. Abbou a promis qu’il ne fera pas de quartier. Osera-t-il aller jusqu’au bout? Difficile à dire. En tous cas, plus fort qu’Elyes Fakhfakh himself, le ministre d’Etat qui voulait la peau de tous les corrompus du pays; plus en théorie qu’en pratique, hélas.
Il y a Mohamed, mais aussi Samia. Un couple d’enfer les Abbou: un peu comme Hamma Hammami et Radhia Nasraoui. Et cette gauche qu’on ne voit plus et qu’on entend plus.
Toujours en embuscade pour débusquer les malotrus, les malveillants et tous ces profiteurs qui sucent l’argent du peuple vaillant. A cœur vaillant… Sauf que c’est comme sœur Anne, on ne voit rien venir.
Époustouflants, les Tunisiens pour se donner du coude, mais jamais pour acheter un livre! Par contre, se bousculer pour son ventre et tout ce qui suit, oui! Et puis, qui vole un œuf, vole un bœuf, vole l’Etat, vole le peuple. C’est toujours ainsi que cela finit.
D’après vous, comment appelle-t-on celui qui vole son prochain? Un voleur, bien sur; et les usurpateurs alors? Que ne ferait-on sans les Abbou! Il parait même que nous tenons en le champion de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance avec bureau à la Kasbah, notre Antonio Di Pietro national!
Pour ceux qui ne le savent pas encore, Di Pietro c’est ce juge italien qui dans les années quatre-vingt secoua la péninsule en jurant la perte de tous les malpropres du pays. Quand la croisade anticorruption devient tronquée et que l’avant-gout qui en est donné, est tout, sauf sucré… Des campagnes contre l’Etat sur les réseaux sociaux, le parquet se mobilise; comprenez, haine et rébellion. De quoi vous mettre à l’ombre pour un bon moment.
Mais, cela veut dire quoi campagnes contre l’Etat; quand il y a des courants intégristes qui complotent ouvertement contre ce même Etat?
C’est beau la jeunesse quand on l’invite! Qui plus est à Carthage et une manière d’appréhender le futur via le digital. C’est le petit Ihsen Sbabti qui doit certainement être fier de lui. Nous, on a toutes les raisons d’avoir des réserves. Cela dit, l’école, chez nous, est bel et bien finie; pour ne pas dire qu’elle se termine mal, très mal. Une véritable aubaine pour tous les petits cancres du pays qui n’en attendaient pas tant. Est-ce que le gouvernement a eu raison ou non de laisser closes les portes des écoles?
Vu les risques sanitaires, vu le casse-tête organisationnel qu’aurait représenté une réouverture, je dirais qu’il a eu raison. Même si les conséquences sont terribles pour un niveau d’enseignement déjà au plus bas.
Dans les pays scandinaves, on a bien voulu courir le risque. Mais n’est pas la Suède, la Norvège ou le Danemark qui veut. Même chez les Vikings on n’a pas vu cela, s’est emporté l’autre jour Mohamed Abbou. Quand on lui a demandé pourquoi dans la gestion de certaines affaires de conflits d’intérêts et de népotisme, il avait les mains tremblantes.
Je lui rappellerais courtoisement qu’en Suède, où votre humble a servi pendant deux ans, on renvoie un ministre pour l’achat d’une simple friandise avec les deniers de l’Etat. Touche pas à mon contribuable! C’est vous dire. Il y a de ces accointances avec l’affreux, le sale, et le méchant… Des millions de dollars dans les caisses de l’Etat par la grâce du Covid-19, où sont-ils passés?
Motus et bouche cousue. Disparu des écrans le journal télévisé, comme si l’horloge de l’actualité s’était arrêtée. Mais qu’attend la HAICA pour réagir? Motus et bouche cousue…