« Depuis le début de cette semaine, la Bourse de Tunis commence à retrouver des couleurs, avec une tendance haussière, pour plusieurs actions ». C’est ce qu’a affirmé, le directeur général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun.
Le directeur général de la Bourse de Tunis a participé mercredi à une vidéo-conférence sur le thème « De la pandémie à la crise boursière, les prémices d’une reprise », organisée par l’Institut des Hautes études (IHET). Sahnoun a ajouté que la crise du Covid-19 apporte, aujourd’hui, des opportunités pour se préparer à la reprise. Surtout que les investisseurs tunisiens jugent que la majeure partie des sociétés cotées sont résilientes. Et peuvent repartir dans la bonne direction.
De plus, l’indice Tunindex a préservé, au cours du premier trimestre 2020, presque le même niveau que celui de la même période pour l’année 2019. Le secteur bancaire continue à évoluer, au cours du premier trimestre 2020, à 7,6%. Le leasing a reculé de 5,8%. Et ce, en raison de plusieurs facteurs dont la politique monétaire. Quant aux industries agroalimentaires, elles ont évolué de 3%.
La Bourse de Tunis a résisté plus que les autres Bourses du monde
Evoquant l’impact de la propagation de la pandémie, Bilel Sahnoun a indiqué que la Bourse de Tunis a subi depuis le début de l’année 2020 une baisse de 10,5%. Tout en qualifiant cette régression de très modérée. En comparaison du comportement des autres Bourses du monde depuis la propagation du coronavirus. « La Bourse de Tunis a réussi à maintenir la baisse à 10,5%, grâce à trois facteurs essentiels ».
Premièrement, les secteurs qui ont été les plus touchés de façon immédiate ne sont pas représentés à la Bourse de Tunis. Tels que les secteurs du tourisme, de l’énergie et du transport. Ce dernier n’étant représenté que par TUNISAIR.
Le deuxième facteur est que la structure des investisseurs de la Bourse de Tunis est composée d’une grande partie de petits porteurs (personnes physiques). Ils mènent la majorité des transactions boursières. Alors que dans d’autres pays, les transactions boursières sont portées, essentiellement, par des investisseurs institutionnels. Lesquels ont tendance à vendre massivement, automatiquement, lorsqu’il y a un risque. Afin de limiter les dégâts.
Le troisième facteur, d’après Sahnoun, est la faiblesse des investisseurs étrangers. Ils ne représentent que 25% de l’ensemble de la capitalisation boursière. Dont 2% uniquement ont un caractère volatil. 23% sont à caractère stratégique, de long terme. Cela nous a épargné de grandes pertes. Etant donné que les investisseurs étrangers à caractère volatil se sont retirés des marchés émergents, lors de la propagation de la pandémie, pour se rabattre vers des placements moins risqués ou monétaires.
Faible capitalisation boursière
Le Directeur de la Bourse de Tunis a, en outre, rappelé qu’une décision conjoncturelle a été prise très tôt par la Bourse de Tunis. Et ce, pour limiter la fourchette de variation des cours boursiers des actions à +/- 3% par jour, contre +/- 6% auparavant, afin de limiter les effets de la pandémie.
Toutefois, Bilel Sahnoun a indiqué que la petite taille de la BVMT (la capitalisation boursière ne représente que 25% du PIB) ne permet pas d’attirer les investisseurs et de contribuer au financement de l’économie et des entreprises. Il a rappelé que la contribution du marché financier tunisien dans le financement de l’économie est de seulement 10%.
Pour soutenir les PME, il a, au final, rappelé le programme d’appui au financement non bancaire des PME “Investia Entreprise”. Ce programme a été mis en place depuis l’année 2019. Il vise à accompagner, d’ici deux ans, 120 PME tunisiennes dans la levée de fonds propres ou de dettes, directement auprès des investisseurs sur le marché financier ou de la communauté du capital investissement.
Avec TAP