Le montant de la ligne de crédit destinée à soutenir les PME pourrait être augmenté. De 500 millions de dinars (MD) à 1,5 milliard de dinars. Telle est l’annonce de Lotfi Dabbabi, directeur général de la STB. Qui a évoqué à ce sujet » des échos de la part du ministère des Finances ».
Le gouvernement avait mis en place un fonds de garantie de ligne de crédit d’un montant 500 MD. Et ce, pour l’octroi de crédits à moyen terme très substantiels pour aider les PME à passer ce cap. Ainsi qu’un fonds de soutien aux PME se trouvant en difficulté, d’un montant de 300 MD. Telle est l’annonce de Lotfi Dabbabi, lors de son intervention à un webinaire d’hier.
Rappelons que la CONECT a organisé un webinaire sur la thématique : « Quels financements pour les PME en vue d’une accélération économique post-Covid 19? ».
« Ce crédit peut atteindre 25% du chiffre d’affaires de la société, avec un plafond fixé à 1 milliard « , souligne-t-il. Tout en rappelant que la période de grâce consentie s’étendra jusqu’à juin 2021. Date de la première échéance pour le remboursement de ces crédits.
Intervenant à ce webinaire, Antoine Sallé de Chou, chef de bureau de la BERD en Tunisie, revient sur les difficultés rencontrées par la plupart des entreprises dans le monde.
Celles-ci se sont trouvées face à de sérieux problèmes de trésorerie. Ce qui nécessite la mobilisation de plusieurs mécanismes d’appui par la BERD. Tel le lancement de lignes de fonds de roulement, et de financement du commerce extérieur.
« Pour le cas de la Tunisie, la BERD est sollicitée pour assurer des financements au profit des PME. Et du secteur financier. Ces financements sont estimés à environ 400 MD », a affirmé le responsable, fustigeant un nombre important de lacunes qui entravent le déblocage de ces appuis financiers.
Il s’agit, notamment, d’après lui, du non fonctionnement du fonds de péréquation de change. Destiné à couvrir les pertes résultant des variations de change subies par les institutions financières. Ce fonds « est quasiment à l’arrêt depuis 2018 ».
Les PME, très touchées par la crise du coronavirus
La crise du coronavirus aura un impact négatif sur nos PME, socle de l’économie tunisienne, a noté, pour sa part, Boutheina Ben Yaghlane, directrice générale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
Elle souligne à cet effet : « Ainsi, la CDC a mobilisé tous les moyens possibles pour soutenir l’entreprise tunisienne » .
Citant entre autres le lancement d’une ligne de financement santé de 100 MD, destinée au financement des équipements hospitaliers. Tout comme la mise en place d’un fonds d’investissement de 500 MD pour le renforcement des fonds propres d’entreprises stratégiques (transport, agriculture…) et d’un instrument de financement relais de 100 MD, lequel s’attelle au rachat des participations des fonds d’investissement ».
Pour le directeur général de l’ABC Bank, Ali Kooli, les fonds mobilisés par le gouvernement pour soutenir les entreprises sont « insuffisants ». Le responsable est allé jusqu’à dire que les mécanismes mobilisés à cette fin sont « inefficaces ».
« Il faut apprendre à agir vite et efficacement, notamment durant des circonstances critiques comme celles de la pandémie du coronavirus, afin de sauver le maximum de nos entreprises », estime-t-il.
Par ailleurs, il a recommandé de « réécrire la politique industrielle et commerciale de la Tunisie, afin de pouvoir mieux se positionner sur les marchés européens ».
Du même avis, Hichem Zghal, directeur général de Tunisie Leasing et Factoring, estime, lui qu’on est » en train de passer à côté des opportunités ». « Il faut faciliter l’accès des entreprises aux crédits afin que celles-ci puissent élargir leurs activités et conquérir de nouveaux marchés, surtout sur le continent africain », recommande le responsable.
Avec TAP