La Tunisie a reculé de quatre points dans le classement relatif à l’Indice de transition énergétique du Forum économique mondial de Davos. Il s’agit d’une analyse comparative de la performance des systèmes énergétiques de 115 pays dans le monde.
Le score de la Tunisie, d’après l’Indice de transition énergétique, est passé de 52% en 2019 à 48,2%/100 en 2020. Selon le classement publié récemment par le Forum économique mondial de Davos.
Cet indice compare, chaque année, les pays quant à la performance de leur système énergétique. Ainsi qu’à leur préparation à la transition vers un avenir énergétique sûr, durable et fiable.
Concernant la performance de son système énergétique, la Tunisie a obtenu un score de 53%, contre 59% en 2019. Alors que son score pour le degré de préparation à la transition énergétique n’a reculé que de deux points. En passant de 45% en 2019 à 43% en 2020.
Impact de la Covid-19
Ce recul pourrait s’expliquer par la crise engendrée par la Covid-19. Selon ce rapport, le rythme et l’élan de la transition énergétique seront entravés par la pandémie.
« Les effets en cascade ont conduit à une dynamique sans précédent de la demande et à des chocs de prix. Ainsi qu’à la réallocation des fonds et des investissements privés aux soins de santé; ainsi qu’à la sécurité et à la continuité des activités. Alors que les mesures nécessaires doivent être prises; afin de protéger les vies et les moyens de subsistance des risques. Et ce, pour l’avenir de la civilisation humaine et du changement du climat persistant. Notamment avec des leçons importantes à tirer ». C’est ce qu’on peut lire dans le rapport.
« La nouvelle Terre qui émergera après la Covid-19 sera une « new » normale». Mais de nombreux défis fondamentaux subsisteront. Il s’agit de l’impératif de travailler collectivement vers une transition énergétique efficace et inclusive ». Ainsi, s’exprime Roberto Bocca, responsable Energie au sein du Forum économique mondial.
Critères de l’indice de transition énergétique
L’indice de transition énergétique s’appuie sur différents critères. Afin d’évaluer les degrés d’avancement de la transition dans les différents pays. Via la mesure de la performance actuelle et la préparation de la transition énergétique.
Il est basé sur la sécurité et l’accès à l’énergie, la durabilité environnementale, la croissance et le développement économique.
Aussi, il s’appuie sur la structure du système énergétique d’un pays, capital et investissements réalisés. Il s’appuie, également, sur: la réglementation et l’engagement politique; les institutions et gouvernance; les infrastructures et l’environnement business-innovation. Ainsi que sur la participation du grand public et les ressources humaines.
Sur le plan international, 94 pays ont amélioré leur score composite au cours des six dernières années. Ces pays représentent plus de 70% de la population mondiale et 70% des émissions de CO2 à l’échelle mondiale.
Mais sur les 115, seules l’Argentine, la Bulgarie, la Chine, la Tchéquie, la République Dominicaine, l’Inde, l’Irlande, l’Italie, la Slovaquie, le Sri Lanka et l’Ukraine ont fait des progrès mesurables dans leur transition énergétique. Et ce, au cours des six dernières années, selon ce rapport.
Tunisie: adoption d’une politique de transition énergétique
Par ailleurs, rappelons que la Tunisie a adopté, dès 2014, une politique de transition énergétique. Elle vise une réduction de 30% de sa consommation d’énergie primaire par rapport au scénario tendanciel à l’horizon 2030. Et l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité de 30% au même horizon.
Pour atteindre ces objectifs, la Tunisie a adopté des mesures dont la création du Fonds de transition énergétique, en 2014. Et la promulgation de la loi relative à la production d’électricité à partir des énergies renouvelables, en 2015.
Depuis 2016, un programme a été arrêté: « Programme 2017-2020 ». Il vise à installer une capacité additionnelle de 1.000 MW renouvelables. Ce programme a démarré effectivement en 2018. Et ce, suite à la conférence d’accélération des programmes ER (CIM du février 2018). Parmi ses objectifs, il vise à produire 1000 MW en concession (500 Pv et 500 éolien).
(Avec TAP)