« L’agilité face à la crise sanitaire Covid-19 », tel est le thème du webinaire organisé, hier soir, par l’IACE et le Cabinet Deloitte. Dans lequel a pris part Ahmed Masmoudi, DG de la Maison Masmoudi.
Dans ce cadre, Ahmed Masmoudi a affirmé que la Maison Masmoudi était obligée de fermer ses locaux en cette période de Covid-19. Elle était, même, obligée d’arrêter ses activités avant la décision prise par le gouvernement par crainte de contamination.
« Par rapport aux points de vente, nous avons du trafic mais il a commencé à baisser à mi-mars. Et c’était trop compliqué pour nous parce qu’on était en pleine préparation de la saison, notamment pour les vacances de mars. Une période qui se caractérise par la grande consommation en vue de l’organisation de beaucoup d’événements, de cérémonies de mariage et de fête… », a t-il précisé.
Et d’ajouter: « Pour nous, c’est tout un trafic qui se développe dans cette période du mois de mars. Mais d’un coup, nous étions obligés de fermer toutes les unités de production et les magasins. Et on s’est retrouvé avec un stock qui risque d’être jeté. Néanmoins, notre apport c’était comment garantir la livraison à nos clients. Heureusement, on avait le minimum d’infrastructure nécessaire pour pouvoir vendre à distance. Que ce soit à travers nos plateformes logistiques de commerce électronique en Tunisie ou à l’étranger (Europe, Canada, USA, Arabie Saoudite) ».
Dans ce sens, Ahmed Masmoudi a précisé qu’en cette période d’arrêt d’activité, le seul moyen qui reste pour nous c’est le commerce électronique. « Il a fallu, donc, tout revoir et réagir vite pour s’adapter à cette nouvelle situation, et pouvoir continuer de vendre même en période de confinement. Côté export, aussi, heureusement on a pu garantir la livraison de nos produits aux partenaires internationaux avec lesquels nous avons des engagements. Et ce, à travers le transport maritime qui fonctionne toujours et les avions de rapatriement des Tunisiens à l’étranger ».
Mise en place d’un protocole d’urgence
Par ailleurs, notre interlocuteur a indiqué que la société a mené toute une réflexion pour pouvoir maintenir cette activité. Elle a mis en place un protocole d’urgence.
A cet égard, elle a lancé six sites de commerce électronique depuis la Tunisie et dans les autres pays dans lesquels elle est présente. Et elle a installé un call-center pour pouvoir gérer le télétravail.
Egalement, elle a opté pour les autorisations légales pour assurer une certaine logistique, notamment la livraison, au niveau national. « A ce niveau, on a remarqué une forte demande pour la vente à domicile. Et on a tout de suite réagi pour répondre aux besoins de notre clientèle. En même temps, on a utilisé ce qu’elle a d’existant au niveau de l’infrastructure (voitures de livraison). Aussi, on a opté pour des prestataires de services, mais malheureusement on n’a pas été très satisfaits ».
Dans le même sillage, la société avait toute une équipe qui était en charge de répondre aux demandes via les réseaux sociaux (Instagram et Facebook).
Au niveau international, la société a mis en vente un partie de son stock sur les sites électroniques pour recevoir les commandes. Après la collecte de ces commandes, elle a assuré son envoi à ses plateformes logistiques à l’étranger. Mais cela n’a représenté que 10 à 15% de ses trafics habituels.
Opportunités et menaces
M. Masmoudi a estimé que d’autres équipes ont essayé d’assurer la partie trésorerie, ressources humaines et sociale. « Nous avons pu rassurer d’abord nos salariés. Et travailler ensuite sur le leadership de chacun de nous pour mener à bien notre projet. Et ce, via un business model adapté à cette période ».
A cet égard, la société a préparé ses produits destinés aux réseaux de la grande distribution. Notamment pour pouvoir être présent le maximum possible sur le marché tunisien. Et au bout d’une semaine, elle a achevé les procédures nécessaires pour cette démarche.
Aussi, elle a revu toutes ses forces et ses faiblesses, ses opportunités et ses menaces. « Nous avons remarqué que le commerce électronique est une grande opportunité en cette période difficile. D’ailleurs, nos chiffres ont été multipliés par 10 à 15; et on a pu conquérir de nouveaux marchés et adapter nos produits ».
En conclusion, Ahmed Masmoudi a assuré que la société a remis tout en question pour pouvoir s’adapter à la nouvelle situation et élaborer un plan de relance. Parce qu’elle a prévu le redémarrage de toute l’activité après maximum deux mois et demi. Elle a, en fait, reprit 60% de son activité et 50% de son personnel. Et ce, à partir du 4 mai, date de déconfinement ciblé annoncé par le gouvernement. Tout en respectant le protocole sanitaire. Sachant qu’elle avait quelques craintes à gérer au niveau trésorerie, engagement avec les salariés, fournisseurs et banques.