Comment a été perçu le discours du chef du gouvernement Elyes Fakhfakh ? Mehdi Ghazzai, consultant en communication, livre son analyse dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Tout d’abord, Mehdi Ghazzai estime que globalement le discours du chef du gouvernement n’est pas mauvais dans son ensemble. En effet, il contient certaines techniques qui auraient pu lui conférer une forme de solennité. Ainsi, il note que: « Monsieur Elyes Fakhfakh a continuellement utilisé le « nous ». Ce procédé est un type de story telling. Elyes Fakhfakh raconte une histoire dont le peuple tunisien et son gouvernement sont les héros, et lui, le porte-parole. »
Et de poursuivre: « C’était notamment l’usage du temps des Romains à travers la tradition du « Primus inter pares » ou « le premier parmi les siens » selon laquelle le discours de ce dernier revêt une grande importance du moment qu’il porte le projet de tout un peuple. »
Tout le long de cette analyse, il estime qu’Elyes Fakhfakh utilise aussi l’anaphore qui est la répétition de la même expression au début de plusieurs phrases comme: « Aujourd’hui, il faut…»; et « Il faut confronter… » C’est l’une des caractéristiques les plus remarquables du discours politique exaltant. »
Selon lui, le chef du gouvernement a même formulé un nouveau concept sous forme d’allégorie dans l’expression: « ceinture populaire » autour du gouvernement.
Et d’ajouter: « On ne parle plus alors de « ceinture parlementaire », mais de « ceinture populaire ». Ce qui permet au chef du gouvernement d’introduire ce nouveau concept et nous laisse pressentir le genre de combats politiques que Monsieur Elyes Fakhfakh est en train de préparer. »
Sur le plan technique, qu’en est-il ?
A cette question, Mehdi Ghazzai souligne que le discours est d’une qualité indéniable. Cette fois-ci, son équipe de communication s’est mieux préparée que l’interview donnée à France 24. Mais alors pourquoi a-t-on l’impression que le discours est d’un goût fade et insipide ?
Et de poursuivre: « Parce que le discours politique n’est pas une simple mise en équation de techniques de communication, en dépit de leur importance. Mais l’art du discours, comme tout art d’ailleurs, nécessite une âme, une secrète alchimie qui fait de l’œuvre d’art une œuvre, distincte des autres. »
Et de conclure: « C’est donc pour cela que le discours politique, en plus de sa technicité, nécessite un rythme, une certaine déclamation et un travail sur le para verbal, le non verbal et même le décor. En somme c’est le #Pouvoir_des_mots ».