Cate Tunisie, agence spécialisée dans le marketing et la communication culinaire et Pro-Data cabinet de sondage et d’études de marché se sont associés dans l’objectif d’aider les restaurateurs et les métiers de bouche à surmonter la crise et à mieux répondre aux besoins et aux envies des consommateurs. Et ce, pendant et après le confinement. C’est dans ce contexte que Cate-Marketing et Pro-Data ont lancé l’étude: « Quel food service pour la Tunisie? ».
Nous publions en exclusivité, dans cette deuxième partie de cette étude, les résultats relatifs aux envies et attitudes vis-à-vis la restauration après crise de la propagation de la Covid-19. Les auteurs de cette étude présentent aussi des recommandations quant à la relance de la restauration après la crise de Covid-19.
S’agissant de la restauration hors foyer post-Covid19, environ 70% de l’échantillon éprouvent le besoin d’aller dans des établissements de restauration. 45% d’entre eux iront autant ou plus qu’avant.
Les Tunisiens se rassurent. Ils se projettent dans les différents scénarios de restauration. 50% iront dans des endroits avec terrasse qui permettent d’avoir des tables espacées et en extérieur. 36,8% iront dans des endroits avec des espaces assez grands qui permettent d’avoir des tables espacées. 18,2% auront recours aux enseignes. Celles-ci offrent la possibilité d’un Drive ou de récupération de commande. 7,8% seront touchés dans leur pouvoir d’achat. La restauration n’est plus une priorité pour eux.
« 50% iront dans des endroits avec terrasse qui permettent d’avoir des tables espacées et en extérieur »
Pour les établissements équipés en terrasses et les restaurants plages, les clients seront au rendez-vous. Le fait que l’espace soit grand, permet la distanciation. C’est rassurant pour le consommateur, mais moins que les terrasses qui occupent le podium. Pour les fast-food, coffee-shop, glaciers, il est opportun de mettre en place un système Drive ou de récupération de commande.
Pourquoi on fréquente les restaurants?
Cette question permet de confirmer que pour la majorité de l’échantillon, la restauration est un acte social avant tout. Au-delà de l’assiette, c’est l’ambiance générale et l’expérience au sens large.
En effet, l’aspect social de la restauration s’explique pour 70,6% par le fait de se retrouver avec ses amis et d’autres personnes, pour 58,8% par l’ambiance qu’on trouve dans certains endroits, pour 35,8% le désir de manger des plats que l’on ne sait pas faire à la maison et pour 22,5% par l’envie de découvrir de nouvelles cuisines.
Ce qui compte le plus alors c’est le fait de se retrouver avec des personnes et l’ambiance qu’on trouve dans ces endroits. Quel que soit le concept, fast-food, snacking ou restauration à table, il est très important de miser sur la décoration et sur l’expérience client dans sa globalité.
« La restauration est un acte social avant tout. Au-delà de l’assiette, c’est l‘ambiance générale et l’expérience au sens large »
La cuisine et la nature de ce que l’on mange est secondaire pour la majorité des clients. Seul, un tiers des consommateurs (35,8%) valorise la cuisine elle-même. Ils mettent en avant une offre que l’on ne sait pas faire à la maison.
Dans ce contexte, la livraison ne pourra pas pallier la baisse de fréquentation, sauf pour un tiers de consommateurs et sous réserve que les recettes ne soient difficilement réalisables chez soi.
45,9% estiment que le fait d’inviter ses amis chez soi ne peut pas remplacer le fait d’aller aux restaurants et représente le même risque. 36,6% considère le fait d’inviter ses amis chez soi comme une alternative à la restauration. Car elle représente moins de risque.
Les envies du moment
Selon la même étude, les envies sont liées au contexte actuel. Les consommateurs ont envie de cuisine ou de plats qu’ils ne savent pas préparer chez eux. L’importance d’un bon café peut être expliquée par le fait que plusieurs Tunisiens ne soient pas équipés en machine ou en accessoire pour réaliser du bon café chez eux. C’est un axe à développer pour les spécialistes du café.
La cuisine de la rue tunisienne n’a pas été jusqu’ici ni valorisée, ni retravaillée de manière « premium ». C’est un axe de développement pour les fast-foods, pour les enseignes de snacking, mais aussi la restauration classique.
L’étude montre que 42,7% ont envie de la cuisine asiatique (thaï, japonais, chinois…), 40,3% de la cuisine de rue tunisienne, 37,3% d’un bon café, 36,8% d’une cuisine axée poissons et produits de la mer et 29% de pâtisserie.
Pour bien faire réussir la reprise, l’étude recommande de communiquer sur les mesures de sécurité prises, mettre en avant des photos des espaces réaménagés, continuer à communiquer sur le service livraison et Drive. Et repenser votre offre selon les envies des consommateurs.
« La cuisine de la rue tunisienne n’a pas été jusqu’ici ni valorisée, ni retravaillée de manière premium »
Les clients vont revenir aux restaurants, mais ils seront plus exigeants et plus avertis. Le vrai plus en ce moment est d’être muni d’une terrasse ou d’espace extérieur avec un avantage concurrentiel à mettre en avant. Les consommateurs continueront à se faire livrer, mais il y a des améliorations à mettre en place un processus de livraison et qualité de service
Des concepts pertinents sont à développer si on fusionne les envies. La pizza est perçue comme une valeur sûre et la cuisine asiatique comme une évasion. La cuisine de la rue tunisienne est collée à l’identitaire. Elle est à revisiter et à travailler différemment. Les produits de la mer sont des plats que les consommateurs préfèrent manger au restaurant et le café accompagne le quotidien.