Le PDG de CAP Bank et le vice-président du Club des dirigeants des banques africaines, Habib Karaouli, est intervenu, cet après-midi, sur les ondes d’Express fm
En effet, Habib Karaouli a indiqué que la Banque mondiale (BM) a avancé des prévisions sur la baisse des transferts extérieurs des Tunisiens résidents à l’étranger (TRE). « Il nous est possible de donner des analyses et de nous procurer nos propres études. Malheureusement, en Tunisie on attend la BM et le FMI pour nous donner des prévisions sur notre économie ou lorsqu’un des secteurs représente un danger ».
Et de souligner qu’ « il est aussi important pour le gouvernement de donner plus de scénarios. Parce que la BM a prédit que les transferts extérieurs peuvent régresser de 20%. Et en Tunisie, il faudrait même s’attendre à plus ».
« Il faut un plan pour tenter de sauver ce qui est encore sauvable »
A cet égard, M. Karaouli a précisé qu’ « il faut un plan pour sauver ce qui peut encore l’être et aucune mention n’a été faite à cela dans le discours du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh ».
Dans le même sillage, Habib Karaouli a affirmé que M. Fakhfakh a juste rassuré le peuple mais n’a pas éclairci sa vision et ce qu’il va entreprendre. Il a omis de fixer le cap.
Et d’ajouter qu’ « il a même annoncé que nous allons faire des sacrifices et miser sur nos ressources propres. Et que tout endettement pour des fins d’investissement dans l’infrastructure, la transition technologique et les projets durables sera bénéfique ».
Mais, notre interlocuteur a estimé que les investissements de relance sont nécessaires à la survie de l’économie. A l’instar de l’endettement à des fins de consommation. Tout donne à penser que le gouvernement compte sur la la fiscalité.
« La pression fiscale en Tunisie est à présent à 23%. Il y aura plus de pression fiscale sur les banques et assurances, pétrole et Télécoms. On peut aussi ajouter la pression sur la grande distribution qui est déjà à 35% et peut facilement augmenter à 44 ou 46%. Ainsi, les transferts sociaux pourront atteindre 65%, ce qui nous fera couler », a t-il déclaré.
Tout en martelant que si de telles actions seront appliquées sur des entreprises transparentes, c’est comme si l’on pénalisait la vertu. « Les décisions qui seront entreprises dans ce contexte sont des pousse-au-crime. Elles encouragent l’évasion fiscale et l’économie souterraine. Sachant que 40% de nos recettes fiscales proviennent de 1600 entreprises ».
En conclusion, Habib Karaouli a estimé qu’on a besoin de notre tissu économique et de nos PME. Et qu’on ne peut pas mener des actions qui ne mènent nulle part. « Nous ne manquons pas de ressources. Il s’agit plutôt d’un problème de gouvernance et de bonnes décisions », conclut-il.