La loi tunisienne a encore des défis à relever pour renforcer les acquis des femmes en matière de lutte contre la violence faites aux femmes. C’est ce qu’il ressort du rapport annuel 2019 de l’Organisation contre la torture en Tunisie.
D’ailleurs, le rapport cite un certain nombre de chiffres alarmants. En effet, la même source affirme qu’en 2018, 40 mille plaintes ont été déposées pour violence contre les femmes. 62% des cas de violence en Tunisie, sont des cas de violence physique. Et plus de la moitié des femmes tunisiennes ont subi la violence (57%). Par ailleurs, la famille est le terrain propice de la violence. Le rapport affirme que 80% des violences ont eu lieu au sein des familles. Ainsi, la violence est la raison principale de 80% des cas de divorce.
Des recommandations pour rectifier le tir
Le rapport établit plusieurs recommandations pour rectifier le tir. A cet égard, il propose la mise en place de l’Observatoire national de la lutte contre la violence faites aux femmes. Pour l’organisation, cet organisme n’a que trop tardé à voir le jour. D’où l’importance de le mettre en place rapidement. Et ce, en coordination avec les représentants de la société civile. Avec une autonomie administrative et financière.
Puis, l’Organisation contre la torture en Tunisie souligne la nécessité de créer le Fonds de prise en charge des victimes. Le financement de ce fonds doit être réglementé.
Sur un autre volet, le rapport recommande la rééducation des auteurs de violence contre les femmes. Et ce, pour qu’ils ne récidivent pas. Et de proposer l’abolition de tous les textes juridiques « discriminatoires » à l’égard des femmes.
Enfin, au niveau juridique, le rapport propose la mise en place de plusieurs espaces pilotes pour les femmes victimes de violences au sein des tribunaux. Tout en soulignant l’importance du renforcement du rôle de l’admission d’urgence pour les femmes et enfants victimes de violences, dans les structures compétentes.