Ghazi Chaouachi a reconnu que la gestion des biens confisqués après la révolution n’était pas « optimale ». D’où la nécessité de créer une agence chargée de la bonne gouvernance de ces biens mal acquis. De même que de promulguer un projet de loi sur la confiscation civile.
« La gestion des biens du clan Ben Ali n’était pas optimale en l’absence d’un appareil spécifique gérant les biens confisqués », a affirmé le ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, Ghazi Chaouachi.
Pour remédier à cette situation, il a annoncé son intention de créer une agence chargée de la gestion des biens confisqués. « L’objectif de cette agence est de préserver la valeur des biens mal acquis par Ben Ali et ses proches. De même elle visera de se dédier à leur ré-exploitation et cession », a-t-il précisé.
Lors d’une récente interview, le ministre a souligné la nécessité de promulguer un projet de loi sur la confiscation civile. Et ce, afin de donner plus de tonus aux mesures qui seront appliquées à cet effet.
« L’expérience de la confiscation est un échec »
Evaluant l’expérience de la confiscation des biens du défunt président, de sa famille et de sa belle-famille, M. Chaouachi a eu le courage d’en reconnaître l’échec. « Car il y avait beaucoup de problématiques liées aux entreprises, lesquelles étaient auparavant florissantes. Elles sont devenues un fardeau pour l’Etat au cours des neuf dernières années ».
« La commission des biens confisqués a géré 2669 décisions de confiscation contre 114 proches de Ben Ali. Mais la mauvaise gestion a fait que des biens confisqués dotés auparavant d’une valeur certaine sont devenus sans valeur significative », a-t-il constaté. Le ministre a exprimé le souhait de trouver les solutions adéquates au dossier des biens confisqués depuis la révolution afin de le fermer définitivement.
Quid des médias confisqués ?
Concernant le dossier des médias confisqués, le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières a souligné que Radio Zitouna, qui emploie 35 personnes, sera rattachée au secteur public, en l’occurrence l’établissement de la Radio tunisienne..
Pour ce qui est de Shems FM, le ministre a indiqué que la radio a fait l’objet de deux appels d’offres pour cession. Qui se sont révélés infructueux.
En effet, ces dettes sont de l’ordre de 11 millions de dinars, contre des revenus de l’ordre de 1 million. L’Etat étant contraint d’injecter 4 millions de dinars par an pour sa gestion.
Pourtant, assure le ministre, Shems FM jouit de bons taux d’écoute mais n’arrive pas à démarcher la pub nécessaire à son fonctionnement. Par conséquent, elle sera cédée lors d’un troisième appel d’offres, lequel a été retardé, situation sanitaire oblige.
Reste le problème épineux de Dar Assabah. Cette prestigieuse entreprise médiatique emploie plus de 145 agents et journalistes. « Bien qu’elle dispose d’un stock de biens immobiliers dépassant les 14 millions de dinars, ses dettes ont atteint les 21 millions de dinars ».
« Elle a fait l’objet de deux appels d’offres pour cession. Un homme d’affaires a fait trois offres qui ont été refusées. Leur montant étaient respectivement de plus de 500.000 dinars, un million de dinars et 1,75 million de dinars. Un nouvel appel d’offres sera publié prochainement ». A-t-il assuré.
M. Chaouachi réussira-t-il là où d’autres responsables de ce dossier épineux ont lamentablement échoué ? Souhaitons-lui bon courage car il a du pain sur la planche…