Pour France Info, le retour de touristes européens est plus que nécessaire pour sauver le tourisme en Tunisie. Le tourisme est un secteur stratégique gravement impacté par l’épidémie de coronavirus.
Sans tourner autour du pot et allant directement au vif du sujet, les conclusions tirées à l’issue d’une enquête sur le tourisme en Tunisie font froid dans le dos : sans touristes, la Tunisie risque la faillite. Pas moins que ça !
En effet, la radio publique France Info rappelle que la saison touristique avait très bien commencé en Tunisie, mais c’était avant le Covid-19. « Cette année pourtant, tout était bien parti. Le tourisme démarrait fort. Les Tunisiens pouvaient envisager une saison riche. Celle-ci aurait fait du bien à l’économie du pays. Puis le coronavirus a frappé à la porte de l’Afrique, via entre autres le Maghreb. Et subitement, les 11 000 chambres d’hôtel du pays ont dû fermer, sauf pour recevoir des patients placés en isolement ». Souligne le site électronique en rappelant que le secteur du tourisme représente à lui seul plus de 10% du produit intérieur brut et un demi-million d’emplois directs dans le pays.
Une gestion exemplaire de l’épidémie
En outre, le média français ne tarit pas d’éloges sur la manière exemplaire avec laquelle le gouvernement tunisien a géré l’épidémie, rappelant dans ce contexte que les autorités ont pris des mesures très tôt, et n’ont pas pris à la légère le virus : « Fermeture des écoles, des bars, des hôtels, des musées, des administrations, isolement en cas de suspicion. Au total, il y a eu au dernier pointage 1 046 malades. Une application de traçage des malades est d’ores et déjà disponible, même si elle n’est pas encore très utilisée. Mais Tunis peut déjà annoncer la levée de toutes les mesures de confinement à partir du 14 juin. Cafés, restaurants et hôtels pourront ouvrir à 50% de leur capacité ». Et de rappeler que la Tunisie a été félicitée pour sa gestion très transparente par l’Organisation mondiale de la Santé.
Le hic, souligne la radio française, c’est que le tourisme local ne représente que 20% de l’activité. C’est sur le tourisme européen que compte la Tunisie. Pour cela, il faut que le pays soit officiellement désigné par Bruxelles comme un État vers lequel les voyageurs peuvent se rendre sans risque.
L’apport du marché algérien
Toutefois, en attendant le retour des touristes européens, les horizons ne sont pas aussi sombres que le prédit France Info. Puisque le marché algérien est stratégique pour le tourisme tunisien avec plus de 3 millions de touristes algériens, sur un total de 9,4 millions de touristes de diverses nationalités ayant visité la Tunisie en 2019.
Conscient de l’importance de ce marché, le ministre tunisien du Tourisme et de l’Artisanat,Mohamed Ali Toumi, se démène sur tous les fronts pour améliorer les conditions des différents postes frontaliers avec l’Algérie, dans le dessein de faciliter les procédures d’entrée de nos voisins sur le sol tunisien. Et ce, tout en mobilisant tous les moyens nécessaires de prévention et de suivi sanitaire.
Mais les touristes algériens résorberont-ils à eux seuls les pertes du secteur prévues en 2020 ? Réaliste et conscient de la sévérité de l’impact de l’épidémie sur le secteur, le ministre s’attend à 6 milliards de pertes et même plus.
En attendant Godot…