L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a affirmé, dimanche, sa mobilisation aux côtés des forces nationales. Et ce, pour « mettre en échec, par tous les moyens, l’utilisation du territoire tunisien comme point de départ pour une intervention américaine, turque ou autre en Libye ».
En effet, dans une déclaration publiée dimanche par son bureau exécutif, l’UGTT s’engage à « mobiliser toutes ses forces et à exercer tous les moyens de pression. Et ce, pour interdire toute tentative visant à entraîner la Tunisie dans la politique des axes ».
La centrale syndicale demande à tous les niveaux d’autorité à s’en tenir à une position de refus de tout alignement. Ainsi qu’à mettre le pays à l’abri de toute implication dans la destruction de la Libye sœur et le massacre de son peuple.
« La position de l’UGTT, explique la déclaration, intervient à un moment où les menaces s’aggravent. Des politiques tunisiens se sont empêtrés dans le soutien d’une partie ou d’une autre. Outre les déclarations du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) dévoilant une stratégie visant à exploiter le territoire tunisien. Et ce, pour une intervention des Etats-Unis dans le conflit libyen ».
L’UGTT refuse
L’UGTT appelle, à cet égard, le président de la République et les députés patriotiques à « soumettre une initiative législative. Interdisant à quiconque, quelle que soit sa position et quelle que soit sa force, d’entraîner la Tunisie dans la politique des axes. Et ce, contre l’intérêt de la Tunisie, de nos frères libyens et des peuples de la région arabe ».
En outre, la centrale syndicale demande l’intervention des autorités tunisiennes et en particulier du président de la République. Ce dernier est constitutionnellement habilité à prendre toutes les mesures sécuritaires et souveraines pour garantir la protection des frontières et interdire les déplacements des terroristes depuis et vers la Libye. Il s’agit, insiste la même source, de ne pas répéter l’expérience criminelle consistant en l’envoi de milliers de jeunes aux foyers de tension et des conflits.
L’UGTT réitère son refus de toute intervention étrangère en Libye qu’elle considère comme une occupation directe. Appelant à la nécessité d’imposer un règlement inter-libyen à la crise. Et ce, à travers le dialogue qui doit être précédé par la cessation de toutes les hostilités.
La situation en Libye s’aggrave
En effet, « la situation en Libye s’aggrave après l’intervention directe de plusieurs pays. Ainsi que le transfert de milliers de terroristes qui ont subi des échecs cuisants en Syrie », déplore l’UGTT. L’objectif étant, selon la centrale syndicale, de déplacer le conflit. Et ce, entre les différents axes des pays impérialistes du front syrien au front libyen. Ainsi qu’à d’autres fronts en Afrique. Avec pour dessein le partage des zones d’influence et la mainmise sur les richesses en pétrole, gaz et uranium ».
Cette situation explosive constitue une menace directe pour la Tunisie. Et ce, aux niveaux de son intégrité territoriale, de sa sécurité, et de sa situation économique et sociale, avertit l’UGTT.
Puisque, dans un communiqué publié vendredi dernier, l’AFRICOM évoquait la possibilité de recourir à une brigade d’assistance sécuritaire sur le sol tunisien. Et ce, en lien avec les développements en Libye.
D’ailleurs, l’ambassade des Etats-Unis à Tunis apportait des précisions samedi « au sujet de la brigade d’assistance aux forces sécuritaires évoquée dans le communiqué de presse de l’AFRICOM. Il s’agit d’une simple unité de formation dans le cadre d’un programme d’assistance militaire. Cette dernière n’implique en aucun cas des forces militaires de combat ».
La coopération militaire au centre d’un entretien téléphonique
Enfin, notons que le ministère de la Défense a indiqué dans un communiqué rendu public le 28 mai dernier que le ministre de la Défense, Imed Hazgui a eu un entretien téléphonique. Et ce, avec le chef de de l’AFRICOM, Stephen Townsend. L’entretien a porté sur « la coopération militaire entre les deux pays. Ainsi que les moyens de la renforcer ». Selon la même source, les deux parties ont convenu de « reprogrammer les activités bilatérales. Y compris les exercices conjoints qui avaient été reportés en raison de la situation d’urgence sanitaire ».
Avec TAP