L’essentiel de la liquidité en Tunisie circule dans le circuit formel. ET ce contrairement aux informations relayées par certaines parties ». C’est qu’ a déclaré, mercredi, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane EL Abassi.
Il a précisé que cette liquidité est actuellement estimée à 15 milliards de dinars. « Il y a presque un milliard de plus de liquidité sorti des banques durant ces deux derniers mois. Et ce, en raison de la pandémie de Covid-19. Celle-ci a provoqué un mouvement de panique chez les citoyens ». A-t-il indiqué lors d’un webinaire organisé par l’Institut des Hautes Etudes sur le thème : « De la tempête pandémique au sauvetage de l’entreprise : la bouée de sauvegarde monétaire ».
« Avec la crise, les citoyens ont eu peur de ne pas pouvoir retirer de l’argent ». A-t-il encore expliqué.
Interrogé par l’universitaire Tahar El Almi sur la possibilité de mettre en place une mesure visant la refonte de la politique financière via notamment un changement de billets, le gouverneur a fait savoir qu’il vient d’envoyer une note dans ce sens. La note est approuvée par le conseil d’administration de la BCT et adressée au gouvernement.
4 milliards de dinars circulent dans l’informel
D’après lui, le cash circulant dans l’activité informelle (contrebande, blanchiment d’argent) est évalué, aujourd’hui à seulement 4 milliards de dinars.
Sur ces 4 milliards de dinars, a-t-il dit, 2 milliards de dinars circulent dans les zones frontalières (Libye et Algérie). Ils sont donc utilisés dans le commerce transfrontalier.
Sur la question d’envisager une amnistie fiscale pour les personnes exerçant dans le secteur informel afin de ramener le cash dans le circuit bancaire comme c’est le cas en Algérie, le gouverneur de la BCT a souligné que c’est le Groupe D’action Financière (GAFI) de la Région Mena qui doit trancher dans cette question.
Et d’expliquer : « Même si la Tunisie est parvenue à sortir de la liste grise du GAFI qui englobe les pays considérés comme étant exposés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, il n’en demeure pas moins qu’elle reste soumise aux règlementations instituées par cet organisme.
Il est impératif, a-t-il ajouté, de discuter d’une telle mesure au préalable avec le GAFI Mena.
Selon lui, l’Algérie a été considéré par le GAFI comme un pays exposé au blanchiment d’argent lorsqu’elle a adopté l’amnistie fiscale.
Avec TAP