En 2018, la Tunisie a adopté une loi contre les discriminations raciales. C’est « la première dans le monde arabe. » Et pourtant cette loi n’a pas changé grand-chose au quotidien. Parlons-en, des discriminations envers les Noirs en Tunisie.
En Tunisie, en langage populaire beaucoup de sobriquets désignent les Noirs. Dont les plus courants « Oussif », « Kahlouch ». Ces tics sont tellement ancrés dans notre quotidien qu’un changement des mentalités s’impose.
En terre tunisienne, ces termes ne sont pas considérés forcément comme racistes. Comme d’ailleurs les personnes aux yeux bleus. On les appelle « Zarga », est-ce du racisme ? Pourtant, dans un autre pays, les sobriquets qui désignent les Black choquent.
Au pays du jasmin, il faut avoir la couleur de tout le monde. Ni trop blanche ni trop brune. Mais il faut l’admettre, les Noirs en Tunisie souffrent quand même de beaucoup de discriminations. Il suffit qu’un Noir se promène avec une Tunisienne pour que tout le monde se retourne sur leur passage. Leur louer un logement, il n’en est pas question pour certains propriétaires. Mais beaucoup vous diront que les femmes subsahariennes sont les meilleures femmes de ménage.
Si d’après certains spécialistes les Noirs représentent 10 à 15% de la population. Ces derniers sont invisibles dans les postes de pouvoir. Ainsi que les postes à responsabilité ou politiques.
Dans une tribune parue dans le Monde le 29 février 2019, l’historien tunisien Salah Trabelsi explique : « Comment les Etats maghrébins en sont venus à revendiquer avec zèle et empressement cette parenté putative avec l’arabité et à rejeter avec force leur africanité ? »
D’après lui, « l’Islam s’est imposé cinq ou six siècles après la conquête de l’Afrique du Nord, non sans mépris envers les Berbères. Aux yeux des premiers conquérants arabes, les Berbères étaient un peuple vil, fruste et sauvage. »
Enfin, ce racisme institutionnel doit changer! Pour changer certaines mentalités et pratiques culturelles inculquées depuis des siècles, beaucoup de chemin reste encore à faire.