La croissance du PIB de la Tunisie devrait se contracter de 4% en 2020. Et ce, sous l’effet de la Covid-19. Selon un rapport publié aujourd’hui par la Banque mondiale (BM).
LE rapport de la BM a démontré que la croissance devrait connaître, en revanche, une amélioration de 4,2 en 2021.
Dans la région MENA, l’activité économique devrait baisser de 4,2 % sous l’effet de cette crise. Ainsi que de l’évolution du marché du pétrole. Ce qui est loin de la croissance de 2,4% prévue dans l’édition de janvier 2020.
En outre, une forte incertitude pèse sur ces prévisions. Les pays exportateurs de pétrole sont pénalisés. Et ce, par l’effondrement des prix du pétrole et des flambées dues à la pandémie Covid-19.
Tandis que les importateurs de pétrole se ressentent de l’affaiblissement des économies avancées et des grands pays émergents. Aussi bien des perturbations causées par les mesures de riposte à la pandémie et de la baisse probable du tourisme.
Prévisions des pays importateurs de pétrole
Selon la BM, l’activité économique des pays importateurs de pétrole devrait se contracter de 0,8 % en 2020. Et ce, avec la baisse du tourisme et la détérioration des perspectives d’exportation. Ces prévisions sont loin du taux de croissance de 4,4 % prévu en janvier dernier.
L’investissement devrait rester atone dans le climat d’incertitude qui règne au niveau mondial et national. Alors que la consommation sera limitée par les mesures de riposte à la pandémie.
Le niveau élevé de la dette publique est un autre obstacle à la croissance des pays importateurs de pétrole. L’avancement des réformes structurelles dans la région peut contribuer à réduire les vulnérabilités à moyen terme. Tout en améliorant les perspectives de croissance à moyen terme.
Pays exportateurs de pétrole
S’agissant des pays exportateurs de pétrole, la BM s’attend à une baisse d’activité de 5 %. Et ce, en raison de la chute des prix du pétrole. Contre une croissance de 2 % annoncée dans les prévisions de janvier.
Dans bon nombre de pays exportateurs de pétrole, les mesures de réduction de la production pétrolière vont considérablement freiner la croissance.
Dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) (- 4,1 %), les faibles cours du pétrole et l’incertitude liée à la Covid-19 pèseront lourdement sur les secteurs non pétroliers.
L’Algérie (- 6,4 %) et l’Iraq (-9,7 %) sont toujours aux prises avec les conséquences de la baisse des cours du pétrole et des vulnérabilités structurelles.
D’après le rapport de la BM, les effets de contagion de la crise sanitaire qui touche les grands partenaires commerciaux, tels que les pays de la zone euro et la Chine, sont déjà considérables et pourraient s’intensifier.
L’effondrement récent des prix du pétrole et l’incertitude qui pèse sur leur évolution future est un risque important pour les perspectives régionales à court terme.
La faiblesse persistante des prix du pétrole réduirait un espace budgétaire déjà limité, ainsi que les investissements, estime la Banque mondiale.
En outre, les risques de conflit restent élevés dans la région. Enfin, des problèmes politiques pourraient venir encore perturber les programmes de réformes, notamment dans les petits pays importateurs de pétrole.
Le PIB mondial, quant à lui, devrait diminuer de 5,2 % en 2020, ce qui représente la plus grave récession planétaire depuis des décennies, prévoit la Banque mondiale, soulignant la nécessité de prendre des mesures pour amortir le choc, protéger les populations vulnérables et améliorer la capacité des pays de faire face à d’éventuelles crises similaires à l’avenir.
Il est également essentiel, selon elle, de relever les défis que posent le caractère informel de l’économie et le manque de filets de protection sociale, et d’engager des réformes qui permettent d’assurer une croissance vigoureuse et durable.
(Avec TAP)